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Paris, Jour Un
Le plus étrange pendant les Fashion Weeks, c'est ce mélange de hot glamour et de froid glacial qui souffle sur la fashion-sphère. À Paris surtout.
Les journalistes frigorifiées obligées de patienter devant les portes du Grand Palais avant le défilé Guy Laroche en étaient, ce mercredi matin, le parfait exemple. Et pourtant, les silhouettes automne hiver proposées par le DA maison Marcel Marongiu avaient de quoi réchauffer la foule. Baptisée Wild At Heart, cette collection – finalement assez rigoureuse – n'en reste pas moins efficace et très désirable. Très joli mix de matières: tailleurs en drap de laine, sublimes pantalon flare en cuir (un futur must have), chemisiers en voile translucide, capes en laine. Puis quelques pièces presque fétichistes parmi les propositions de soirée, comme pour désembourgeoiser un défilé qui, pourtant, n'avais rien d'ennuyeux et qui donnaient (presque) envie de zapper l'été.
Changement de style chez Alexis Mabille qui défilait au Palais de Tokyo. Difficile d'évoquer le travail de ce créateur (qui comptait tout de même des comédiennes amies en front row, dont Catherine Frot et quelques jolies Canal girls) qui me fait, à certains égards, penser à Agnès b dans sa manière de ne se rattacher à rien ou plutôt à tout. Ce n'est pas qu'on n'a pas aimé certaines idées, comme cette salopette du soir ou les pantalons velours. C'est juste qu'on n'a pas retrouvé de fil rouge. De vraie identité et de vraie ligne conductrice dans ce show qui n'est, au final, pas vraiment arrivé à me captiver totalement. D'autant que cette prédatrice (inspirée par Catherine Deneuve dans The Hunger) que Mabille dit "flirter avec le masculin et le féminin", j'ai davantage eu l'impression de la voir dans le second registre.
Le talent du duo de créateurs parisiens Peachoo Krejberg (notamment distribués chez l'Eclaireur à Paris et sur Farfech.com) m'avait – je dois l'avouer – un peu échappé jusqu'ici. Pourtant, la marque existe depuis 2004. Le show de ce soir m'a donc complètement transportée. D'autant qu'il démarrait sur une série de pièces en fourrure divines, originales et pourtant très portables. Le "chaud show" était un peu le fil rouge de cette présentation qui proposait aussi des vestes en laine bouillie, du mohair ajouré, du cuir, des manteaux à bord usé, des corsets en cuir, d'incroyables jupes en satin. Un travail étincelant.
Changement de décor et direction le Musée Rodin complètement privatisé pour y accueillir le défilé H&M. Presque comme un enfant qui ferait un caprice, la marque suédoise s'est offerte un show dans un lieu extraordinaire qui – soit dit en passant – avait déjà été choisi par les plus grandes maisons pour y présenter leurs collections. Si, côté scénographie, le géant avait fait les choses en grand, côté modèles, c'était une sorte de concours de notoriété qui laissait peu de place aux vêtements. Que des tops vraiment top sur le tapis (griffé H&M) des salons du musée. Ceci ne nous explique toujours pas pourquoi H&M doit explorer ce créneau-là. Celui du haut de gamme. Mais, au fond, ce serait un peu comme demander à un enfant qui vient de piquer un joujou à son frère s'il a vraiment besoin de deux distractions en même temps.
M.H.