Meryl Streep intime
Dix-huit fois nominées aux Oscars, Meryl Streep est une recordwoman. Dans Un été à Osage County, elle endosse l'un des plus grands rôles de sa vie. À Los Angeles, en tête-à-tête, Meryl m'a offert un beau moment d'humanité... Interview exclusive. Par Joëlle Lehrer
Vous avez d'abord étudié la musique, avant l'art dramatique, parce que vous désiriez devenir chanteuse classique. Quand vous découvrez un nouveau personnage, pensez-vous à sa musique intérieure?
(Rires.) Il y a deux parties en fait dans cette question. Habituellement, quand je prépare un rôle, je me passe en boucle un morceau de musique. Je me le repasse même lorsque je suis au maquillage et juste avant le tournage. Mais le plus souvent, cette musique n'a pas de lien avec le personnage lui-même. Elle agit comme un mantra. Peut-être cela me permet-il de ne pas penser au reste? Je me souviens du tournage de The River Wild (en 1993), j'écoutais sans arrêt une chanson de Frederica von Stade (mezzo-soprano américaine). Sur un autre tournage, j'étais accro à Fleetwood Mac! Et pourtant, cela n'avait rien à voir avec le sujet du film. C'est une manière de me localiser émotionnellement. Mais dans Un été à Osage County, il n'y avait pas de musique dans ma tête pour incarner ce personnage. Ou si! Une seule chanson: «Lay Down Sally» d'Eric Clapton. Parce qu'elle se trouve dans le scénario. (Elle se met à chanter cette chanson!)
Ce rôle dans Un été à Osage County était-il très dur?
Très intense.
Comment appréhendez-vous cette femme, Violet?
Je l'aime! J'admire son incapacité à mentir. Elle ne craint pas de dire la vérité même si cela peut heurter. Après tout, personne n'a fait attention à elle. Donc, elle prend sa revanche sur le monde. Jouer cette femme-là avait un côté très libérateur et en même temps, extrêmement toxique. Notamment parce que je devais fumer.
J.L.
"Un Eté à Osage County sort le 26 mars dans les salles.
Lire l'intégralité de cette interview dans le GAEL d'avril.