Vidéo: dans les coulisses de l’Alba, la maison d’artistes de Melanie De Biasio
Dans les coulisses de notre shooting, notre Guest d’octobre Melanie De Biasio se raconte lors d’un échange tout en douceur. Rencontre. Photos: Olivier Donnet
C’est entre les murs de l’Alba, sa maison d’artistes à Charleroi, que Melanie De Biasio se raconte. Geste lent, phrasé posé, elle se délecte de chaque seconde qui passe, soupèse l’instant. Dans sa vie comme dans sa musique, Melanie De Biasio a trouvé le bon tempo. Et malgré un agenda de rock star, elle a pris le temps de nous recevoir.
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Un projet de dix ans
«J’ouvre les volets et je nous prépare un café.» Melanie nous reçoit dans dans la petite pièce du fond de son immense maison — 1 500 m2! —, où elle a installé une cuisine sommaire. Si elle n’a pas encore poussé plus loin les aménagements, c’est qu’elle ne prend pas possession des lieux: elle se laisse habiter par leur atmosphère pour mieux les comprendre avant de leur donner la nouvelle vie qui leur convient. Elle qui n’a jamais été propriétaire — «ça n’a jamais été un but en soi» — vient d’acquérir cette superbe demeure au cœur de Charleroi, sur la frontière symbolique entre haut et bas de la ville, à un jet d’onglet de guitare du Palais des Beaux-Arts et du PBS22 — Musée d’art de la Province du Hainaut —, avec pour voisin immédiat le petit parc Reine Astrid. Lambris, moulures, miroirs biseautés... Nous voici dans l’ancien consulat d’Italie, excusez du peu! Si elle a tordu ses habitudes, ce n’est pas pour concrétiser dans la brique sa jolie réussite musicale, mais pour répondre à un rêve qu’elle porte depuis plus de dix ans: le projet Alba.
ODE À L’AUBE
«J’ai longtemps cherché le lieu idéal pour mon projet, et au fil des ans et de mes voyages, Charleroi s’est imposée à mon esprit. Si j’ai un peu de mal à croire au vivre à deux, je crois en revanche profondément au vivre ensemble. J’ai besoin de créer des liens. J’ai donc envie d’un lieu où je peux créer et explorer, avec autour de moi des artistes qui créent et explorent. Toutes disciplines confondues.»
Revenir «chez elle» était un besoin quasi vital pour cette nomade invétérée. «Le peu de temps que je passais en Belgique, c’était ici, dans les bois de Marcinelle, chez les potes, dans les coins où j’ai des souvenirs. J’ai vécu 15 ans à Bruxelles, mais l’évidence, c’est Charleroi, c’est ici que je me sens chez moi. Ça donne tellement de sens à mes voyages, de me dire que lorsque je rentre, il y a un projet qui m’attend, mais surtout qui ne m’attend pas. Je vais continuer à voyager et, pendant ce temps, la maison va vivre, évoluer, avec l’arrivée de nouveaux artistes. Je ne saurai pas ce qui s’y passe et, quand je reviendrai, les choses auront bougé et je vais apprendre moi-même du lieu qui va m’héberger. Pour l’instant, nous n’avons pas encore défini concrètement comment, ni combien de personnes.
« CETTE MAISON, JE LA PORTE DEPUIS DIX ANS, JE LA DESSINE, JE L’ÉCRIS. L’IDÉE, C’EST DE CULTIVER L’ART DU VIVANT »
Cette maison, je la porte depuis dix ans, je la dessine, je l’écris. L’idée, c’est de cultiver l’art du vivant. À certains moments, dans la vie, il y a de grandes remises en question. Il y a des postures qui ne sont plus adaptées, quand on sent qu’on n’est plus dans le juste, il faut pouvoir se désengager pour pouvoir s’engager ailleurs. Se sentir en phase avec ce qui nous semble juste. J’ai vraiment envie que cette maison accueille ces moments-clés de doutes, de recherches, de tâtonnements. Tous, artistes confirmés ou pas, on vit ces moments-là, où on doit profondément se mettre en question. C’est aussi pour cette raison que j’ai choisi de lui donner le nom “Alba”, aube en italien. L’aube, c’est un moment très particulier pour moi, où tout est possible, un moment clé de la journée, qui inspire.»
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