Sophie Fontanel: « Avec l’âge, je comprends l’inutilité de la rancune »

Laura Swysen

Journaliste mode et auteure d’une vingtaine de livres, Sophie Fontanel est devenue l’une des personnalités les plus suivies d’Instagram, où elle distille sa bonne humeur, son élégance décontractée et ses trouvailles vintage à plus de 350 000 followers. Quand prendre un peu plus d’âge signifie prendre un peu plus de plaisir… Par Paloma de Boismorel. Photos : Charlie De Keersmaecker.

Comment la mode est arrivée dans votre vie ?

Sophie Fontanel: La mode, ça a mis du temps, parce que les journalistes qui allaient aux défilés n’avaient aucune envie de laisser d’autres y aller. Ce sont des places en or. Je proposais de temps en temps des sujets sur la mode, mais ce n’était pas mon affaire. J’étais quelqu’un qui savait écrire des choses drôles, donc j’étais plutôt utilisée pour ça. Il a fallu que j’attende des années pour qu’à Elle, je finisse par dire : « J’ai créé un blog et pour le nourrir, il faut que j’aille aux défilés. »

Qu’est-ce que les vêtements représentent pour vous ?

Sophie Fontanel: En fait, c’est une quête de soi. Aujourd’hui, en 2023, ça m’aide à vieillir. Ça m’a aidée à trouver ma féminité quand j’étais plus jeune. Ça m’a aidée à trouver aussi quelque chose d’un peu androgyne à certains moments. Jane Birkin a vraiment été une sorte de rôle modèle. Je voulais être comme elle. Pour moi, les vêtements, ça a servi à faire une seconde peau qui me permettait d’affronter le monde.

Combien de temps passez-vous sur Instagram ?

Sophie Fontanel: J’écris quand ça me prend. Tout à l’heure, j’étais dans le train, tout d’un coup, je le fais ! Ça va très vite. Je poste moins qu’avant, il y a eu une époque où je pouvais poster quatre fois par jour. Maintenant, je poste une fois par jour et même parfois, ça m’arrive de ne pas poster. Ce qui me prend du temps, c’est de lire les commentaires sous un post, de regarder s’il n’y a pas le feu avec quelque chose. Il y a quelqu’un qui m’aide à certaines périodes, quand j’ai trop de travail.

Comment se passe l’écriture de vos livres ? À quel moment les écrivez-vous ?

Sophie Fontanel: Quand je sors un livre, je suis un peu vidée. Mais là, en vrai, ça se remplit déjà. L’écriture, c’est très solitaire, parce que si vous dites à quelqu’un : « Tiens, en ce moment, je réfléchis à ça », si la personne n’est pas créative, elle vous étouffe votre idée. Il n’y a que vous qui pouvez savoir si votre idée est bonne. Et votre éditeur, parce que c’est son métier. Quand j’écris, je travaille absolument tout le temps. Je peux travailler sur mon téléphone. Il m’est même arrivé de dicter en marchant, j’ai entendu un jour à la radio quelqu’un qui se moquait des gens qui dictent leur livre, mais beaucoup d’écrivains font ça. J’avais mal au dos quand j’ai écrit celui-là, alors je me mettais devant l’iPad et je dictais, ce qui me permettait en fait de le reposer.

Quelle sagesse vous apporte l’âge ?

Sophie Fontanel: Avec l’âge, je comprends beaucoup de choses, par exemple sur la nuance, sur l’inutilité de la rancune, sur le fait que parfois, des choses qui nous emmerdent disparaissent d’elles-mêmes. Et puis la sagesse, attention, ça peut être quelque chose de très potache. La sagesse, ça peut être de se dire : « Amusons-nous. » Quand je vois le niveau de gravité que met un adolescent dans ce qu’il vit, qui est d’ailleurs exactement ce que j’ai fait à l’adolescence, je me dis : « Mais qu’est-ce qu’il s’emmerde… »

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