Ses parents, sa tribu: Fanny Jandrain se dévoile côté perso
Notre journaliste Florence Hainaut la côtoie dans l’émission On n’est pas des pigeons. On ne pouvait trouver mieux pour nous affirmer que Fanny Jandrain est exactement ce qu’elle a l’air d’être à la télé : rigolote, naturelle, attentive aux autres. Et totalement déconnectée du star system. Rencontre avec notre guest du mois. Par Florence Hainaut. Photo: Laetizia Bazzoni.
Tu as passé un bon été ?
À fond ! On voulait des vacances cosy, dans le silence, finalement on s’est retrouvés dans un club… Mais c’était génial. Moi, tant que je pouvais lâcher prise et qu’on était ensemble, j’étais contente. C’était un été particulier, le premier sans mon papa.
C’est d’ailleurs une des très rares informations personnelles qu’on trouve sur toi en cherchant ton nom sur Internet, le décès de ton papa en octobre 2022.
Il restera toujours le pilier de notre famille. On rencontre peu de gens qui ne jugent jamais. Lui ne jugeait jamais, il était à l’écoute. Il ne donnait son avis que quand on le lui demandait. Il a marqué beaucoup de gens tellement il était gentil et rassembleur.
Il était malade…
Oui, on a vécu des années au rythme de la maladie, des traitements, des examens. Quand on lui a annoncé que la maladie avait pris le dessus, il a eu la chance de décider quand partir. Il a repris les clés de sa vie. Et ces six mois ont été magnifiques, on a fait des milliers de choses et on s’est parlés plus que jamais. C’était un papa et un papy poule. Il a toujours été très présent pour nous toutes et il ne voulait pas être diminué au point de ne plus être capable d’être un chouette papa et papy. Quand c’est devenu trop dur pour lui, il a écrit « rideau » dans son agenda.
D’autres rencontres
Ça a dû être très fort pour vous toutes.
Je me rappellerai toute ma vie de ce moment. À 18 h 15, j’ai reçu un message qui me disait que c’était le moment, qu’il fallait revenir. Le trajet le plus long de ma vie. Mon papa était dans son beau peignoir, avec sa coupe de champagne. C’était le moment le plus douloureux de toute ma vie, mais sans doute aussi le plus beau. Il souffrait beaucoup et là, il est parti serein, soulagé. Son euthanasie, son départ, nous l’avons vécu comme un rêve, un truc un peu ouateux, hors du temps. L’après est plus compliqué. La tristesse est à la mesure de l’amour que nous avons reçu, donc elle est immense.
Son euthanasie, son départ, nous l’avons vécu comme un rêve, un truc un peu ouateux, hors du temps. L’après est plus compliqué. La tristesse est à la mesure de l’amour que nous avons reçu, donc elle est immense.
Je me souviens que vous vous êtes mobilisées avec tes sœurs pour remonter le moral de votre mère.
On lui a fait un calendrier de l’avent géant. Le genre d’idée farfelue que mon père aurait pu avoir. Tous les jours de décembre, elle avait une surprise : un cadeau, un poème écrit par mon petit cousin, une activité avec l’une de ses filles, un livre, une séance de cinéma… C’est ma sœur qui a trouvé la meilleure idée : elle a fait venir des amis de mon papa qui ont un orchestre et ils ont réveillé ma mère avec des chants de Noël. Les voisins ont dû se dire : « Ah, encore les Jandrain… »
Tu es très proche de tes sœurs.
Très ! Ma grande sœur vit à New York, elle est comédienne et se débrouille comme elle peut. La petite est dans la politique, échevine à Charleroi. Bref, aucune de nous ne fait un métier normal. On est une tribu de filles. Dans ma famille, ça a toujours été comme ça, on a eu des modèles féminins forts. Les hommes sont en minorité, mais on a des hommes bienveillants. Mon père était sensible, émotif, il ne jouait pas le mâle alpha. Il a tout fait pour qu’on se sente belles, fortes et surtout pas dominées.
Plus tard, c’est toi qui as créé ta tribu de nanas, avec tes trois filles. Tu dis que quand tu es devenue maman, ta vie a pris tout son sens.
Oui. J’aimais ma vie d’avant, où je sortais beaucoup au théâtre, au cinéma, dans les restos… Non, en fait, on ne va pas se mentir : en vrai, je me faisais complètement chier ! Quand je suis devenue maman, je me sentais forcément perdue et j’ai trouvé ça super intéressant. Certes, tu as pris 32 kilos, tu es pleine de vergetures, mais c’est génial. Ces échanges, ce partage, cette évolution, ce petit bébé que tu nourris au sein puis que tu nourris dans tous les sens du terme. Tout ça pour qu’un jour il te dise : « Casse-toi ! » Mais même ça, ça sera intéressant. Oui, ma vie sociale est plus restreinte, mais je m’amuse énormément avec mes filles. Quand je dis que je suis épanouie dans mon rôle de maman, c’est parce que je suis une femme épanouie. Et vice versa. Tu vois ?
Retrouvez cette rencontre en intégralité ainsi qu’un tas de dossiers dans le nouveau GAEL d’octobre disponible en librairie!
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici