Sa famille, sa passion pour le sport: Virginie Hocq comme vous ne l’avez jamais vue!
Après Virginie Hocq en vrai (octobre 2015) et Virginie Hocq en vrai, le retour (mars 2020), découvrez, cet automne, Virginie Hocq en vrai, le retour de la revanche. C’est vrai, chez GAEL, on ne se lasse pas de l’interviewer. Vous allez comprendre pourquoi. D’après un texte de Florence Hainaut. Photo : Fred Bastin.
Se pencher à intervalles réguliers sur la vie de Virginie, c’est découvrir une comédienne, une fille, une mère, une amoureuse et une citoyenne qui se questionne, évolue, crée, galère et rebondit. Tout ça en même temps, mais comme elle est hyperactive, elle gère. Elle nous ouvre la porte d’une main tout en postant de l’autre une story sur Instagram. Sa petite maison, aux confins de la Région bruxelloise, est en travaux : « Ils n’avancent pas très vite, mais c’est mon mec qui les fait, c’est délicat de s’énerver. » Elle nous reçoit dans son bureau-salle de sport
Je t’avais rencontrée juste avant la Covid. Quel impact a eu cette période sur toi ?
Virginie Hocq: Comme tout le monde, je suis passée par plein de phases. D’abord je me suis dit que ce n’était pas possible. Quelques jours avant le confinement, je jouais à Liège devant 800 personnes. J’ai une amie médecin qui m’a dit qu’elle trouvait amoral ce que je faisais, de réunir tant de gens. Elle avait raison, je n’avais pas pris la mesure du problème. Pendant le premier confinement, je suis devenue institutrice maternelle pour ma fille Billie, et aussi coach sportive sur Instagram.
Hein ?
Virginie Hocq: Mais oui, tous les jours à 17 h 55 en direct sur Instagram. J’appelais ça le « Gymaperhocq ». Il y avait des milliers de personnes qui suivaient ça, c’était génial ! Puis j’ai eu des gens qui se sont greffés sur mes lives : kiné, coach, psy, nutritionniste. C’est devenu plus complet qu’un « simple » cours de sport. C’étaient des parenthèses super pour les gens, et pour moi aussi.
Et pour le deuxième confinement ?
Virginie Hocq: Ça a été beaucoup moins simple. J’ai réalisé que je n’étais pas essentielle. En période de crise, entre un médecin et une comédienne, même sportive, tu choisis qui ? Je devais jouer ce spectacle sur la mort de mon père. Il était écrit, on avait répété, c’était nickel, et j’ai eu une crise de doute énorme et j’ai tout cassé. Je trouvais que c’était nul, que les gens qui me disaient le contraire me mentaient. Je ne me sentais pas capable de faire mieux, alors j’ai engagé quelqu’un pour m’aider à tout réécrire. J’étais confinée, il n’y avait personne pour m’entourer. C’était une grosse crise…
Ça s’est fini comment ?
Virginie Hocq: Quand j’ai retrouvé l’équipe pour répéter le spectacle et que j’ai joué la version réécrite, ils m’ont regardée avec des yeux ronds comme des soucoupes. Ça n’allait pas du tout. J’ai tout jeté à la poubelle et repris la version précédente, la mienne.
Tu as tiré quelque chose de cet épisode ?
Virginie Hocq: Je dois me faire confiance, j’ai un rythme propre, j’ai vécu des trucs et j’arrive à faire rire en les racontant.
J’ai regardé toutes tes vidéos sur Instagram. Tu fais la danse du périnée (sic), tu grimaces, tu parles du caca dans tes yeux, tu montres que la maternité, ça peut être un peu saoulant, tu danses en pyjama avec un paquet de factures en main. C’est comme si tu prenais les codes de la féminité sur les réseaux et que tu t’asseyais dessus en faisant un bruit de coussin péteur.
Virginie Hocq: Ah mais oui ! Sur Insta, les gens mentent ! Moi, quand je fais du sport, j’ai mal et je sue comme un bœuf. Et j’aime montrer ça, parce que c’est la réalité. Parfois je me lève, je me dis que ça va, je ne suis pas trop mal. Et puis j’ouvre Instagram, je regarde toutes ces filles sublimes et soudainement je ne m’aime plus. C’est problématique ! Le vrai monde, ça ne ressemble pas à un fil Instagram plein de créatures lisses sans glandes sudoripares. Mais je ne mets pas que des photos de moi hirsute. Cet été, ma mère a fait une super photo de moi en bikini, je l’ai postée. Mais j’ai hésité. Ce n’était pas vraiment moi, j’étais trop jolie. Alors j’ai aussi posté toutes les photos ratées pour compenser.
Pourquoi ?
Virginie Hocq: Parce qu’il ne faut pas se prendre au sérieux ! Surtout dans mon métier… C’est facile de faire rire des autres. C’est facile de prendre une salle entière et de la monter contre quelqu’un. Mais la classe, à mes yeux, c’est de faire rire de soi. Et quand on arrive à faire rire de ses propres failles, ça fait écho chez les gens.
Puisqu’on parle d’Instagram, la dernière photo que tu as postée, c’est celle de ta mère. Elle fait rigolote.
Virginie Hocq: Elle est super drôle. Et elle rigole tout le temps. Elle a failli mourir étouffée de rire, d’ailleurs, sur le chemin du retour de la mer ! Elle s’est pris un fou rire en buvant de l’eau et on a vraiment cru qu’elle allait y rester. Tu imagines la pierre tombale ? « Morte de rire. »
Tu dis avoir hérité de la repartie de ton père. Et de ta mère ?
Virginie Hocq: Les mimiques. Elle fait des changements de tête fabuleux. Elle et ma fille s’entendent super bien, elles rigolent tout le temps, parfois je dois les séparer comme des gamines quand j’ai besoin de me concentrer.
Tu as un sketch dans lequel tu expliques que tu détestes les adolescents. Billie en est encore loin, non ?
Virginie Hocq: Oui, mais ma belle-fille l’a été ! Et Billie, le matin, elle a peut-être 8 ans, mais en ressenti, c’est 14. Elle me parle comme une ado. Parfois, je la regarde et je me dis que je dois la serrer dans mes bras le plus possible avant qu’elle me rejette. Tous les ados font ça, c’est la vie… Mais quand on grandit, on ne revient pas toujours en arrière. Je m’entends hyper bien avec ma mère, mais je ne la prends pas assez dans mes bras. Je me sens malhabile. Mais un jour, je ne pourrai plus le faire…
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