Pablo Andres: « Dans la vie, je suis plus réservé »

De lui, on connaît surtout les personnages qu’il incarne, l’agent Verhaegen en premier lieu. Mais derrière la palette des olibrius qu’il a créés, il y a un homme dont on ne sait quasiment rien. Un travail de dissimulation de longue haleine que Pablo Andres est doucement en train de détricoter. Photo: (c)Laetizia Bazzoni.

Tu as souvent dit au sujet des interviews : « Les gens s’attendent à voir débarquer mes personnages, mais en vrai, je suis excessivement chiant. »

Oui, je pense. Même si je me sens de moins en moins chiant. Mais dans la vie, je suis beaucoup plus réservé, posé, je ne cherche pas à attirer l’attention. Je suis plutôt en retrait, en train d’observer. Bizarrement, j’ai beaucoup de mal de prime abord avec les gens très bruyants, très extravertis. Ça me refroidit.

Tu as eu une belle carrière musicale avant de devenir humoriste, mais tu rechignes à en parler.

La musique, c’était très premier degré, je ne me cachais pas derrière un personnage, c’était intime, personnel, alors j’assume moins. J’ai toujours un peu de mal avec ce que je fais, je suis très exigeant, très sévère avec moi-même, je vois les lacunes, ça pique.

Quelles lacunes ?

Il y en a plein ! En ce moment, j’essaie de renouveler tout ce que je fais. Tous ces personnages que j’incarne, c’était des envies d’il y a dix ans et je ne veux pas être assimilé juste à de l’humour potache et caricatural, j’ai envie de faire des choses plus riches, subtiles, intimes, sincères. Attention, c’est aussi ce que je suis, et j’assume le côté kitsch, mais j’ai aussi envie d’autre chose.

Tu penses que les gens vont accepter que tu tues l’agent Verhaegen ?

Lui, je vais continuer ! Mais je ne veux plus faire que ça, sinon je vais devenir une caricature de moi-même. J’aime bien sortir de ma zone de confort et progresser. La transformation est en cours, j’ai plein de super projets. J’ai ouvert une porte et maintenant, je dois explorer ce qui se trouve derrière. Et c’est un risque. Entre autres celui d’être moins populaire.

Tu as une affection particulière pour tous tes personnages, ils ont une histoire, des goûts bien à eux. Tu fais même du shopping pour eux.

Je les aime. C’est comme mes bébés, je les ai vus grandir, ils ont leur propre vie, ils existent.

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