Meet our Guest: Pomme, l’hypersensible à la voix d’or
Elle chante depuis qu’elle sait parler et elle écrivait avant même d’apprendre l’orthographe. Sa façon à elle d’évacuer le trop-plein d’émotions qui l’habite depuis toujours. Sa mélancolie, ses angoisses, ses « failles » ont finalement permis à Claire Pommet d’être entendue, acclamée. Et aimée. Par Isabelle Blandiaux. Photos: Laetizia Bazzoni.
Pomme en vrai
Elle arrive à notre rendez-vous parisien emmitouflée dans un épais manteau et des couches de laine colorée. Malade mais loquace, généreuse, mature, elle est prompte à s’auto-analyser, comme en témoigne sa chanson Dans mes rêves (sur son dernier album, Consolation) : « Mon cœur qui débordait / De mots que je chantais déjà / Sans savoir ce que la vie m’offrirait. » La musique fut longtemps son seul moyen d’expression, vital dès lors, d’autant que Claire Pommet a dû très tôt affronter ses ennemis intérieurs, à commencer par cette anxiété de performance qui la pousse sans cesse à se dépasser et à qui elle doit sans doute la réalisation de son rêve le plus cher, celui de chanter et d’en vivre. Il n’empêche, cette artiste de 26 ans que le public a reçue cinq sur cinq grâce à l’album Les Failles (le disque qui l’a révélée en 2019) vit en surrégime. « C’est ma sixième grippe en un an, explique-t-elle devant une boisson chaude. Je n’ai pas de problème d’immunité. C’est juste que Paris me met dans un rythme anormal, j’y travaille trop. Je n’arrive pas à freiner, c’est comme si j’étais possédée par la ville. »
« C’est ma sixième grippe en un an, explique-t-elle devant une boisson chaude. Je n’ai pas de problème d’immunité. C’est juste que Paris me met dans un rythme anormal, j’y travaille trop. Je n’arrive pas à freiner »
Et Pomme doit précisément s’envoler vers son deuxième chez-elle le lendemain, le Québec, où elle vit plus au ralenti dès qu’elle le peut. Elle s’est rasé les cheveux pour le film qu’elle vient de tourner pendant six semaines en Normandie, La Vénus d’argent d’Héléna Klotz (sortie en 2023), soit l’histoire de Jeanne, fille d’un gendarme qui se bat pour réussir dans le monde de la finance. Ce premier rôle pour le cinéma a été pour elle une révélation. « J’ai aimé jouer et j’ai encore plus aimé me lever chaque jour en n’ayant qu’une seule tâche à accomplir. Cela ne m’était jamais arrivé d’avoir le cerveau concentré sur un seul but. Je l’ai vécu comme une méditation. Tu es obligée d’être dans l’instant présent, de te mettre dans la peau du personnage au point de penser comme lui, d’habiter tous ses silences. Or, moi, cela fait dix ans que je suis dans le passé et le futur tout le temps... »
AUTOBIOGRAPHIE EN 3 DATES
2004 « J’ai 8 ans. Poppins, mon lapin nain blanc, meurt. C’est impossible pour moi de dire que je suis triste. Donc j’écris et je compose ma toute première chanson sur l’orgue en plastique de la maison... La même année, j’intègre une chorale dans laquelle je resterai
dix ans. »
2011 « J’ai 15 ans et je sors mon 1er EP, Spring. Il est autoproduit avec l’aide
de mes parents, que je rembourse en partie par la suite grâce aux ventes. Je fais aussi mes premiers concerts dans des bars. Mes parents sont ouverts à l’idée que je devienne musicienne. Il faut dire qu’ils m’ont obligée à étudier le solfège pendant huit ans ! »
2014 « Je décroche mon bac littéraire au Lycée Saint-Exupéry de Lyon. J’ai toujours écrit des histoires, dès la maternelle. Après, j’ai fait une année d’anglais à la fac, tout en bossant comme animatrice de colonies de vacances et en assurant des premières parties de concerts. J’ai rapidement arrêté les études et les autres jobs pour me consacrer entièrement à la musique. »
Découvrez notre rencontre avec Pomme en intégralité dans le GAEL de février, disponible dès maintenant.
Plus de GAEL Guests:
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici
