Meet our guest: Julie Morelle, entre infos de fer et gants de velours

C’est en 2004 que le visage de la journaliste de la RTBF apparaît pour la première fois à la télé. Elle a 27 ans, elle est là un peu par hasard, après plusieurs expériences sur le terrain. Elle y restera pendant vingt ans. Avec son ton rassurant et sa manière précautionneuse d’interviewer les gens.Par Florence Hainaut. Photos : Laetizia Bazzoni.

Elle prévient tout de suite : elle n’a rien à cacher, mais elle n’a pas dix mille choses intéressantes à raconter. Une fois qu’on passe outre le côté public de son métier, Julie Morelle a une vie très normale, elle l’assure. Elle adore lire les biographies de personnes avec des destins hors du commun, mais qu’a-t-elle accompli, elle ?

Gravir des montagnes

À 18 ans, elle découvre l’Afrique du Sud qui tente de sortir de l’Apartheid. Elle y retournera quelques années plus tard et vivra plusieurs mois dans le plus grand bidonville du pays. Elle fait le tour du monde, gravit — littéralement — des montagnes, marche des centaines de kilomètres, parfois pour une bonne cause, parfois pour le défi. Présente des milliers de JT, décortique et explique tous les événements qui émaillent l’actualité de ce dernier quart de siècle, ou presque.

Une fan de Jean-Jacques Goldman

Côté perso, elle élève deux ados qui sont bien dans leurs baskets et dont elle parle toujours en souriant. Même si elles n’ont pas accroché au Cercle des poètes disparus, le premier film qui l’a émue. « J’avoue que ça a vieilli. Mais je connais encore beaucoup de dialogues par cœur. » Comme la quasi-intégralité du répertoire de Jean-Jacques Goldman, qu’elle chante à tue-tête dans sa voiture, loin des regards familiaux désapprobateurs. Un mari journaliste à la RTBF — « Plutôt pudique sur notre vie privée, donc je me contenterai de dire qu’il est formidable… » Ce « vieux » couple a traversé pas mal de choses et « est du coup assez solide ». « On se connaît par cœur, sous tous nos angles, les bons et les mauvais. C’est quelqu’un qui m’équilibre, qui me comprend, me respecte. »

La RTBF, sa deuxième maison

Ce qui passionne Julie Morelle, c’est de comprendre comment le monde évolue et de partager l’info. « Je suis très attachée à la notion de service public et à la RTBF, je m’en rends compte. Ça fait vingt-cinq ans, c’est une deuxième maison. » On pensait que Julie Morelle, qui cultive savamment la discrétion, refuserait de se plier à l’exercice du GAEL Guest. Quand elle a dit oui, on était tout chose parce qu’on l’aime beaucoup et on avait très envie que vous ayez l’occasion de l’aimer autant que nous.

Son autobio en 3 dates

* 1983 « Je lis Oui-Oui et la voiture jaune, c’est mon premier roman. Beaucoup suivront. Mes derniers coups de cœur : Le Mage du Kremlin, qui traînait depuis trop longtemps dans ma bibliothèque. Et puis ce récit très fort qu’un ami m’a fait découvrir : Les Eaux sauvages, de Kurt et Ellie Johnson. »

* Juillet 2000 « Une incroyable séquence sur les accidents de jardinage est diffusée à la RTBF. Plus personne ne s’en souvient aujourd’hui. Moi oui, c’est mon premier reportage. Beaucoup suivront. »

* Septembre 2024 « J’achète de magnifiques bottillons dont je n’ai aucun besoin. Je les adore, mais le risque est grand qu’ils rejoignent leurs petits camarades délaissés dans ma penderie. J’aimerais dire que je vais arrêter, mais, je le crains, beaucoup suivront… »

Découvrez cette rencontre en intégralité dans le GAEL de novembre!