© Laetizia Bazzoni

Meet our guest: Geneviève Damas, dramaturge, romancière et comédienne

La dramaturge, romancière, comédienne et metteuse en scène nous accueille chez elle, dans un joyeux bordel. Un cadre parfait pour aborder la vie, l’œuvre et les questionnements de cette révolutionnaire déguisée en bourgeoise, touche-à-tout (tant que ça s’écrit) et passionnée par les gens. Par Florence Hainaut. Photos : Laetizia Bazzoni.

Meet our guest

Quelque part dans un quartier populaire du Nord de Bruxelles. Pas de nom sur la sonnette. Une glycine qui a dû avoir ses heures de gloire mais qui a visiblement décidé d’en finir avec la vie. On hésite. Dans notre esprit, la très chic Geneviève Damas a plutôt une tête à avoir des rhododendrons bien taillés. On se serait trompée d’adresse ? On l’appelle, elle vient nous ouvrir, un peu haletante. Elle était à la cave avec sa fille, en train de préparer le vide-dressing d’une de ses amies qui vient de se séparer et qui a besoin d’argent. En bas, sa fille Blanche cherche des bouts de table pour étaler les bijoux et dirige sa mère qui improvise un portant avec une planche à repasser.

Une rencontre à découvrir en intégralité dans le GAEL d’août.

Sur la pile des pulls en laine, un chat noir si énorme qu’il a l’air d’avoir mangé un des quatre enfants. Sans mâcher. Nous avions imaginé cette interview avec des fesses à peine posées sur un canapé en velours et une tasse de thé sans doute millésimé. Nous la ferons en rigolant beaucoup, entre deux robes jamais portées, une blouse à paillettes et des chaussures qu’on finira par acheter. Le chat ronronne, Blanche trie et plie et régulièrement, Geneviève décroche son téléphone pour rassurer un enfant qui sort d’un examen ou une autre qui a faim. On a beaucoup parlé des femmes de sa vie, dont sa grand-mère paternelle, et un peu de son ex-mari. « Cette séparation, c’est la meilleure chose qui me soit arrivée. » On aurait voulu parler de celui qu’elle appelle « mon amoureux », mais cela faisait des heures qu’on était là à papoter et trois enfants hurlaient de faim à l’étage. La prochaine fois.

Son autobio en 3 dates

1994 « Je lis Vers un monde sans pauvreté de Muhammad Yunus. Je réfléchis à ce que dit l’auteur, sur le fait que les banques devraient aller vers les gens. Je décide d’appliquer ça à mon métier, de ne pas me retirer dans ma tour d’ivoire. »

2010 « Je vois Invictus au cinéma. Ce film qui parle de Mandela est déterminant dans ma vie. Je l’ai vu je ne sais combien de fois et je pleure à chaque fois. »

2013 « Première fois en Haïti. Tu arrives dans des classes où il n’y a même plus de prof, juste des feuilles offertes par l’Unesco. La situation est tellement catastrophique que l’aide internationale ne leur parvient pas. »

Plus de belles rencontres

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu des partenaires

Contenu sponsorisé