(c) Laetizia Bazzoni

Meet our Guest: Émilie Dequenne, quand l’instinct ne ment pas

Bouleversante l’année dernière dans Close de Lukas Dhont, qui l’a menée aux Oscars, à l’affiche de cinq films à venir, l’actrice belge révélée adolescente par les frères Dardenne n’a jamais quitté le ciel du cinéma. Mais si elle dit n’être jamais plus à sa place que sur un plateau de tournage, c’est dans la menuiserie familiale qu’est née la femme qu’elle est aujourd’hui. Par Juliette Goudot.

Émilie Dequenne en vrai

On la rencontre à La Réserve, à Paris, un hôtel particulier qui appartenait au couturier Pierre Cardin situé face au théâtre Marigny, où elle a joué 150 fois Mademoiselle Julie de Strindberg — « Un sacré morceau », plaisante-t-elle. Tout chez Émilie Dequenne est à l’avenant. Personnalité directe, franche et sans fioritures, débarquée comme une météorite dans le cinéma belge à 17 ans avec Rosetta des frères Dardenne, elle impose son intensité rageuse et son côté terrien avec une force qui ne cesse de grandir. Comédienne précoce, devenue mère très jeune, l’actrice de 41 ans sait aujourd’hui faire varier tous les degrés de la féminité sur grand écran.

C’était très beau de vivre ça avec Eden (Dambrine) et Gustav (De Waele). Je savais l’expérience qu’ils allaient traverser et je les regardais aussi avec un regard de parent, d’autant plus qu’à mon époque, il n’y avait pas les réseaux sociaux

Dans un effet miroir troublant, vingt-quatre ans après la Palme d’or de Rosetta doublée du prix d’interprétation au Festival de Cannes, on l’a vue accompagner les deux jeunes acteurs de Close de Lukas Dhont jusqu’au tapis rouge des Oscars. « C’était très beau de vivre ça avec Eden (Dambrine) et Gustav (De Waele). Je savais l’expérience qu’ils allaient traverser et je les regardais aussi avec un regard de parent, d’autant plus qu’à mon époque, il n’y avait pas les réseaux sociaux », confie celle qui dit admirer Simone Signoret, Isabelle Huppert ou Adèle Exarchopoulos.

Ayant grandi dans le Hainaut à l’abri de la menuiserie familiale Fagot-Dequenne (« “Le bois et les chênes”, pour des menuisiers, ça ne s’invente pas ! », plaisante-t-elle), Émilie a pu compter sur l’appui de sa famille à chaque étape de sa carrière. Si elle vit à Paris depuis plus de vingt ans, elle aime avant tout se ressourcer en famille en Belgique où sont ses racines, même si son autre pôle reste la Corse, l’île de l’homme de sa vie, le comédien Michel Ferracci. Rencontre avec une femme qui dit ne pas avoir de secrets.

AUTOBIO EN 3 DATES

À 3 ans « Ma première fugue, dans la rue où mes parents habitent toujours, c’est la voisine qui m’a ramenée. Je suis sortie du lit cage et j’ai fait une cinquantaine de mètres toute seule jusqu’à chez mon amie Mélanie pour aller jouer avec elle. Je n’en ai pas vraiment souvenir, mais ça résonne avec qui je suis aujourd’hui. Pour moi, rien n’est impossible. »

À 5 ans « Je me suis cassé le bras sur le toboggan de la piscine gonflable de mes parents dans le jardin, c’est mon premier séjour aux urgences. Je m’étais jetée dans l’eau en m’imaginant que c’était une attraction aquatique, je me souviens qu’après, j’étais très fière d’avoir un plâtre ! »

Printemps 2009 « Ma première fois en Corse. Mon mari Michel m’emmène rencontrer sa famille. J’avais le trac, on part en train et en bateau pour Porto-Vecchio. C’était et c’est toujours magique. Les Corses sont d’une grande générosité, j’ai été bouleversée par la famille de Michel. Je découvre la couleur exceptionnelle de l’eau de la baie de Santa Giulia. Pour une fille qui a passé ses étés sur la côte belge comme moi, c’est un choc de beauté. »

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