Lara Fabian: « Je ne m’entoure pas de gens qui me voient à travers ma célébrité »
En pleine préparation d’un album (et d’aubergines et de nuggets pour sa fille), Lara Fabian cherche le mot juste pour répondre à nos questions sur l’art de la discussion. Pour la chanteuse, un esprit d’échange compte autant que le sujet abordé.
Votre sujet de conversation préféré ?
Ceux qui me nourrissent dans ma croissance personnelle, qui me font accéder à plus de conscience, comme l’art de l’aïkido, par exemple. Si, dans une pièce, on est celui qui sait tout, c’est qu’on s’est trompé de pièce ! Il y a quelques jours, à Londres, j’étais chez un ami expert du stress physiologique. Il expliquait comment aborder ces situations où on a la sensation qu’il est impossible d’interrompre le flux des événement pour se reprendre. En fait si, on le peut, disait-il. Par la conscience. Moi qui travaille constamment mes outils liés au stress physiologique, ça m’a passionnée.
Un argument qui vous énerve ?
Ce n’est pas tant l’argument qui m’irrite que l’impossibilité d’être dans un échange. Quand quelqu’un lance un catégorique « Je déteste la cuisine belge », par exemple. Dans un premier temps, je vais avoir envie de l’inviter à une connexion, à s’exprimer, peut-être à revoir son point de vue, et je le ferai en posant des questions du genre : « Tiens, c’est un point de vue intéressant… Et tu te bases sur quoi ? »
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Une théorie personnelle qui vous tient à cœur ?
Celle du kaizen, mot japonais qui signifie « amélioration continue ». Comme je suis une fille très enthousiaste, qui a tendance à se précipiter, avec un extrême besoin de vivre les choses intensément, je vais parfois oublier la justesse de cette philosophie d’amélioration constante : elle consiste à se bonifier en acceptant de faire des pas consistants mais petits. Aujourd’hui, demain, tous les jours. Cet art du petit pas est puissant dans tous les domaines de la vie : carrière, sport, relations, croissance personnelle.
La dernière fois que vous avez changé d’avis ?
J’ai dû me rendre à l’évidence que, contrairement à ce que je pensais, il y a des personnes avec qui il n’y a pas moyen d’être dans l’échange, même en pratiquant avec elles la communication non violente ou le kaizen. J’ai compris que certains n’ont pas les moyens de le faire, à cause d’une violence en eux, d’une blessure profonde et non adressée, non travaillée. Ils n’ont pas encore déraciné ce grand chêne pour le planter ailleurs.
Je respecte trois codes qui me tiennent à cœur : politesse, respect et droit au silence. Si on me demande des choses dont je ne souhaite pas parler, je me permettrai de le dire, avec beaucoup d’assertivité et de gentillesse.
Un sujet de discussion qui vous ennuie ?
Le dernier sac à main Balenciaga, Gucci, Vuitton, ou le manteau qu’il faut absolument acheter. J’adhère au fait de vivre avec mon époque et j’apprécie avoir un sac qui me plaît, mais bon, ça va, je l’ai vu, je l’ai acheté. Si ces conversations durent, je me dis que ça m’aurait mise en joie de parler plutôt d’autre chose.
En quoi le fait d’être célèbre influence-t-il vos sujets de conversation ?
Ça n’a pas d’impact sur ce que je dis, mais parfois sur ce que les autres apportent comme sujets, comme : « Tiens, tu as croisé Untel aux Restos du cœur : il est comment, en vrai ? » Ça peut être un peu invasif. Ceci dit, je ne m’entoure pas de gens qui me voient à travers ma célébrité ni qui me traitent avec déférence. Si ça doit quand même m’arriver, je respecte trois codes qui me tiennent à cœur : politesse, respect et droit au silence. Si on me demande des choses dont je ne souhaite pas parler, je me permettrai de le dire, avec beaucoup d’assertivité et de gentillesse.
- Lara Fabian sera en concert à Forest National le 4 décembre 2025 avec un nouvel album attendu pour fin 2024. Son dernier single s’intitule Ta peine.
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