Julie Denayer: « Je m’efforce en permanence de sortir de ma bulle. »
En tant qu’introvertie, Julie Denayer produit des efforts constants pour sortir de sa zone de confort et tenter de nouvelles expériences. Même pour notre interview ! Par Anne-Sophie Kersten. Photo: Laetizia Bazzoni.
« Je suis plutôt solitaire. Pour aller vers l’autre, il faut que je me pousse. Ce que je fais. Je m’efforce en permanence de sortir de ma bulle. À chaque pas, du moins dans ma carrière, je me suis dit : “Ça, il faut que j’essaie.” Même si j’ai peur. J’ai été journaliste pour une équipe de foot alors que je n’y connaissais rien. Au final, ça m’a formée au montage et à la caméra. Dans la vie de tous les jours, j’adore discuter avec les gens, mais ça aussi, ça représente un effort au départ. »
Celui qui ose… gagne quoi ?
« Aller vers l’autre permet de faire des rencontres, de s’enrichir. Quand j’ai osé envoyer une maquette pour faire de la radio alors que je ne l’avais jamais fait, ou faire un stage d’étudiante au JT alors que ça me faisait peur, j’ai gagné de l’expérience. »
Avec un métier exposé, tu dois souvent te sentir vidée…
« De retour chez moi, je suis épuisée. Une fois les enfants au lit, j’ai besoin de ma bulle et il ne faut plus me parler pendant un temps. Je marche aussi en forêt, seule ou avec des copines, un tour de douze kilomètres que je peux caler dans l’organisation familiale. »
Quand j’ai accepté de faire le casting de présentation du JT et que j’ai été prise. Ce 5 juillet 2017, à deux minutes de ma première antenne, je me suis dit : “Mais qu’est-ce que je fous là ?!”
Tu es déjà sortie trop loin de ta zone de confort ?
« Quand j’ai accepté de faire le casting de présentation du JT et que j’ai été prise. Ce 5 juillet 2017, à deux minutes de ma première antenne, je me suis dit : “Mais qu’est-ce que je fous là ?!” Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Je tremblais. Après le journal, je me suis dit : “Quelle chance d’avoir travaillé avec une super équipe ! J’ai appris plein de choses.” Aujourd’hui, au JT, ce n’est plus de la peur, mais un stress de concentration, un désir de bien faire. »
Qui t’aide à oser ?
« Ma mère, qui trouve que tout ce que je fais est formidable. Elle n’est pas objective, mais quelle force d’avoir quelqu’un qui va trouver que, même si je me plante, c’est extraordinaire. Par ailleurs, en plus d’être profondément humaine et généreuse, elle a un courage rare. Elle était infirmière, très investie dans son métier, mais suite à du harcèlement, elle a repris des études universitaires en gestion hospitalière. Pour étudier le jour, elle s’est mise à travailler de nuit. Et elle a réussi son master haut la main ! Ado, j’ai vu cette maman qui ne pouvait compter que sur elle et j’ai intégré qu’il fallait travailler pour être indépendante et subvenir à ses besoins sans compter sur d’autres. »
Tu oses, mais tu bosses aussi !
« Oui, pour pouvoir toujours retomber sur mes pattes. Rien ne tombe du ciel. »
La dernière fois que tu t’es dit « Vas-y, car qui ose gagne » ?
« Votre invitation à être GAEL Guest. C’est à fond sortir de ma zone de confort. Je préfère mille fois poser les questions qu’y répondre. Et je déteste être prise en photo. J’ai l’impression d’être totalement ridicule. »
Tu te vois de l’extérieur ?
« Oui, je me dis : “Ça n’a aucun sens…” Heureusement, je savais que la photographe serait Laetizia Bazzoni, que j’apprécie. Ensuite parler de moi : quel est l’intérêt ? Après, je le vois, ça reste un échange. Je sais que je ne vais pas regretter. »
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