Florence Mendez: « Mes différences peuvent enrichir les autres »
‘Stupidity is the same as evil if you judge by the results’ (« si l’on en juge par les résultats, la stupidité n’est pas différente du mal »). Alors qu’on l’attendait du côté de Harry Potter — dont elle est fan —, Florence Mendez nous a fait la surprise d’aller piocher son mantra chez l’auteure de La Servante écarlate. Photo: (c) Laetizia Bazzoni.
Cet article fait partie de notre rencontre avec Florence Mendez parue dans le numéro de janvier. Pour y accéder gratuitement, il suffit de vous inscrire ci-dessous!
« J’ai découvert Margaret Atwood avec la série La Servante écarlate. J’ai dévoré tous ses bouquins et elle ne dit que des choses justes et intelligentes. Cette citation, c’est le combat d’une vie. Quand tu es stupide, tu n’as pas besoin de mauvaises intentions pour faire du mal, la bêtise suffit. »
C’est quoi, pour toi, la stupidité ?
« C’est agir en fonction de croyances erronées sans jamais les vérifier, c’est poser un acte sans prendre la peine de s’assurer que l’information qui te le fait poser est correcte. Plus jeune, j’étais incapable de mettre de l’eau dans mon vin, d’accepter qu’on ne soit pas tous pareils sur le plan neurologique. Je ne voyais qu’à travers mon prisme. J’ai été rejetée par les autres gamins très tôt et j’ai développé une intolérance à tous les gens différents de moi. J’ai eu des phases stupides, et j’en aurai encore ! Vers 17 ans, j’ai fait le chemin arrière, j’avais une psychologue scolaire qui était super, qui a compris que j’étais neuroatypique et qui m’a montré d’autres voies. J’ai appris à prendre du recul, à accepter que mes différences pouvaient enrichir les autres et donc que celles des autres pouvaient aussi m’enrichir. »
Comment t’enrichit-elle, toi, cette différence ?
« J’ai appris avec le temps que j’avais parfois un cheminement de pensée différent, une certaine liberté aussi. Je ne me sens pas obligée de respecter les règles que
je trouve absurdes. Ça va de l’interdiction de lâcher son chien dans un parc désert à 7h du matin à une série de règles qui entourent la sexualité. Je n’ai aucun souci à parler de sexualité, je ne comprends pas le tabou, c’est une hypocrisie qui me laisse coite. Je ne suis ni discrète ni polie, je suis très heureuse de vivre seule et non, je ne me consacre pas uniquement à mon enfant. Et je n’ai aucun mal à le dire. J’espère pouvoir parfois décoincer un peu certaines personnes très carrées. »
Comment te préserves-tu de la stupidité ?
« J’essaie de m’entourer de gens qui ont la même intelligence émotionnelle que moi, peu importe l’âge, le milieu, la culture. Du moment qu’ils ont cette curiosité de l’autre, de l’inconnu. Je discute beaucoup avec mon fils, j’essaie de lui donner une éducation positive, pas forcément au sens bobo du terme. Je cherche à l’éveiller intelligemment à la société et à ses failles. On lit, on regarde des films. L’autre jour, on a regardé le dessin animé Jack et le Haricot magique, avec une petite fille qui ne fait rien d’autre que tenir la main de Jack et crier : « À l’aide. » On a discuté du rôle des filles dans les dessins animés, de pourquoi elles sont représentées comme des greluches qui se mettent dans des sales situations et qui ont besoin de l’aide des hommes. On cherche des princesses plus cool, comme Fiona. On aime les princesses qui pètent ! »
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