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Fanny Jandrain: « Je ne rêve pas de gloire, je veux juste continuer à prendre du plaisir »

Notre journaliste Florence Hainaut la côtoie dans l’émission On n’est pas des pigeons. On ne pouvait trouver mieux pour nous affirmer que Fanny Jandrain est exactement ce qu’elle a l’air d’être à la télé : rigolote, naturelle, attentive aux autres. Et totalement déconnectée du star system. Rencontre. Par Florence Hainaut. Photo: Laetizia Bazzoni.

Pourquoi tu fais ce métier, au fond­?

Je ne me suis jamais posé la question… Je suis tombée dedans par hasard. Aujourd’hui, je le fais parce que le contact avec l’autre me plaît. Le contact avec les auditeurs, les téléspectateurs est chouette, j’adore ce côté village qu’a la Belgique. Je pense que certains font ce métier pour se voir à la télé, pour briller. Moi, c’est parce que j’aime rire avec les gens, les défendre comme on le fait dans les Pigeons. C’est là que je trouve mon compte.

Qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce métier­?

Les egos surdimensionnés et le côté un peu arriviste. On fait un métier médiatique, on est là pour informer, donner du plaisir, mais on ne sauve pas des vies, hein ! Et puis les critiques et les insultes sur les réseaux sociaux, c’est un autre aspect négatif. Cette haine, cet acharnement, ça me dépasse. Si un jour je dois déconseiller à mes filles de faire ce métier, ce sera pour cette raison-là, pour qu’elles ne doivent pas subir constamment les critiques et les commentaires de gens à qui elles n’ont rien demandé.

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Tu te vois faire ça toute ta vie ?

Je pars toujours du principe que tant que je m’amuse, je continue. Quand ça ne sera plus le cas, j’arrêterai. Ça reste un métier d’image, malheureusement. J’aimerais être l’une des premières animatrices qui restent à l’antenne jusqu’à l’âge de la pension, comme Claudine Brasseur du Jardin extraordinaire. Mais il y a plein d’autres métiers à exercer hors antenne, j’adorerais encadrer et coacher des animateurs, par exemple.

C’est vrai qu’on voit peu de femmes âgées à la télévision.

De femmes tout court ! Quand on regarde les paysages belge et français, on se dit qu’on pourrait quand même avoir plus de femmes à des postes clés de l’animation. La plupart des jeux, en France, sont présentés par des hommes. On sait quand même faire autre chose que tourner la roue de la fortune en minijupe. Je pense que des femmes d’âge mûr ont totalement leur place dans le paysage audiovisuel. Ce n’est pas parce que tu es plus vieille que tu ne parles qu’aux vieux. D’autant que l’âge moyen du téléspectateur en Belgique est de plus de 57 ans. C’est d’autant plus compliqué de comprendre le jeunisme ambiant. En fait, ça n’a pas de sens.

L’âge moyen du téléspectateur en Belgique est de plus de 57 ans. C’est d’autant plus compliqué de comprendre le jeunisme ambiant.

Qu’est-ce que tu n’as pas fait professionnellement et que tu voudrais faire ?

Rencontrer plus de gens. Mais je n’ai pas de rêve précis. Je ne rêve pas de gloire, de grands moments télé, d’une émission à moi. Je veux juste continuer à prendre du plaisir dans ce que je fais. Plus globalement, je rêve de sauver des vies ou d’être dermato et de péter des boutons !

Rien à voir, mais je pense à autre chose te concernant et qui me semble essentiel pour te définir. Tu es carolo, haut et fort.

C’est peut-être parce qu’on tape beaucoup sur Charleroi et que j’aime défendre ce qu’on critique. Et puis c’est un peu facile de critiquer cette ville. Il se passe plein de trucs, entre autres culturellement. Le Carolo, comme le Liégeois, a un côté populaire. Si tu t’assieds seule pour boire un verre, il y aura toujours quelqu’un pour venir te parler. Tu connais toujours quelqu’un qui connaît quelqu’un que tu connais. Il y a un côté très familial, très village. Je sais que tout n’est pas parfait, mais voilà, j’aime le Carolo. Il a un truc que les autres n’ont pas. Déjà, il met du beurre sur ses frites. Comment tu veux ne pas aimer quelqu’un qui met du beurre sur ses frites ?

Est-ce qu’il y a une question que je ne t’ai pas posée et qui manque ici ?

Je ne crois pas… On a parlé de mes filles, de ma passion pour le pétage des boutons et de Charleroi, je pense qu’on est bon !

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