Du pilotage à la comédie: Stéphane de Groodt nous raconte son parcours
C’est l’histoire d’un petit garçon solitaire et trop gros à son goût qui rêvait de devenir pilote de course et comédien. De quoi faire soupirer ses profs désespérés. Mais, à 54 ans, l’enfant spontané a réalisé ses rêves, et bien plus. Par Anne-Sophie Kersten. Photos: Laetizia Bazzoni.
Notre GAEL Guest du mois d’août peut se vanter d’avoir un CV très fourni! L’ex-pilote de course devenu chroniqueur à la télé sur Canal+, comédien au cinéma, au théâtre et auteur de livres à succès tire avec nous les fils rouges de son parcours mouvementé.
Tu en as fait, des métiers, dans ta vie ! Tu as même confectionné des raviolis pour financer tes études de pilotage à l’époque...
Oui. J’ai toujours eu besoin de pondre mon œuf, de créer, de produire quelque chose. Je n’aurais pas pu être journaliste, par exemple, parce que je ne peux pas relater le fait de quelqu’un d’autre. J’ai besoin de créer le fait.
Ça a commencé quand ?
Très tôt. Le plus jeune de mes deux grands frères avait six ans de plus que moi. Et quand mes parents se sont séparés, vers mes 11 ans, je me suis retrouvé seul les week-ends chez mon père et seul en semaine chez ma mère. En plus, j’étais assez gros. Quand tu es physiquement différent, tes copains te marginalisent un peu. Et moi-même je fuyais les occasions d’être en groupe, ou pire encore de devoir me montrer en short, comme chez les scouts ou au hockey. J’ai eu mon premier ami à 17 ans. Et puis je ne faisais rien à l’école. J’étais clairement le dernier de la classe.
On appellerait cela « troubles de l’attention » aujourd’hui ?
Oui, ou même « zéro attention » ou « trouble du moins que zéro »... Ça m’a poursuivi, je suis toujours incapable d’intégrer de la théorie, même les règles d’un jeu de cartes. Mes enfants se fichent de moi. Moi, c’est en faisant que je comprends. La théorie, c’est du chinois, un langage que je ne parviens pas à assimiler. J’appréhende les langues par le son, pas du tout via la conjugaison ou la grammaire. Même en français, je n’ai rien intégré.
Ça a dû être une sacrée revanche, quand tu as sorti ton premier bouquin à 46 ans
(Voyages en absurdie : chroniques, avec Christophe Debacq, vendu à 350 000 exemplaires, NDLR) !
Je l’ai amené à ma mère, qui avait tant aspiré à ce que je réussisse dans les études : « Voilà mon diplôme ! »
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