Comment Julie Denayer gère-t-elle son métier de journaliste judiciaire?
Depuis presque dix ans, elle est le visage de la justice sur RTL-TVI : Face au juge, Indices, Juge d’un jour, Un crime parfait… Air un peu grave de circonstance, elle donne à voir à une audience ultra-fidèle ce que la société fait de plus triste. En vrai, Madame Crime est plutôt rigolote. Par Florence Hainaut. Photos : Laetizia Bazzoni.
L’horreur que tu côtoies dans ton métier, ça a changé quelque chose à la manière dont tu prépares tes fils à la vie ?
Le fait de rencontrer régulièrement des personnes qui ont d’immenses soucis me fait prendre beaucoup de recul sur beaucoup de choses et je pense que j’insuffle ça à mes enfants. Ils ont une chouette vie et ils doivent en profiter. Mais cet état d’esprit date d’avant ma plongée dans les affaires criminelles. J’ai des flashs de moi, toute jeune, en train de faire une pause pour profiter du fait que je suis en train de vivre un bon moment.
Parmi toutes les affaires que tu as traitées, il y en a une qui t’a particulièrement marquée ?
Oui, la toute première. Une jeune fille victime d’un viol collectif qui s’est suicidée quand les auteurs ont été relâchés. Cette fille avait mon âge, je m’y suis tellement identifiée que j’en faisais des cauchemars la nuit. J’ai compris que si je voulais continuer à faire ce métier, je devais trouver un moyen de mettre de la distance entre lui et ma vie. Et le sport m’aide énormément pour évacuer tout le stress.
Comment tu décrirais ton métier ?
J’ai plusieurs casquettes. Journaliste, productrice, présentatrice… Journaliste, c’est le plus beau métier du monde parce que tu rencontres des gens avec qui tu discutes. Ça a l’air un peu bête dit comme ça, mais il n’y a rien de plus enrichissant que les histoires des gens. Productrice, c’est tout aussi chouette parce que tu peux gérer tes projets de A à Z avec tes équipes et j’adore le travail d’équipe. Puis présentatrice, ça n’est finalement que 1 % de mon métier. Il consiste à enrober le tout et à raconter des histoires.
Le journalisme judiciaire, c’est un vieux rêve ou tu es tombée dedans par hasard ?
Quand j’étais petite, je voulais être juge pour enfants, ça pose déjà un peu le truc. Je crois au destin, je pense qu’on a des chemins de vie. En sortant de mes études, j’ai commencé en faisant les matinales sur Fun Radio. Le rêve de faire de la radio ! Comme je finissais vers 10 h du matin, j’en profitais pour cumuler les expériences, je travaillais aussi pour Clé sur porte pour RTL-TVI. L’un des monteurs travaillait avec Georges Huercano sur Indices et il lui a parlé de moi. Tout est parti de là. Je cherchais juste une nouvelle expérience, mais j’ai trouvé ma voie.
Un moment fort de ta carrière ?
Tu es fan d’émissions criminelles, non ?
À fond.
Alors ça va te parler… Le Graal absolu dans ma vie, c’est quand Faites entrer l’accusé m’a appelée pour m’interviewer.
Retrouvez cette rencontre en intégralité dans le nouveau GAEL de juin!
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