Meet our Guest: François Damiens dans son meilleur rôle (le sien)
Mon Ket sort en salles le 30 mai. Et pour défendre ce film étonnant qu’il a lui-même réalisé, le comédien doit s’exposer sans ce masque qui lui permet de tout oser. Si on a senti à quel point l’exercice lui était difficile, nous, on était touchées de le voir se livrer un peu plus loin qu’on ne l’espérait. Photos: Filip van Roe.
François Damiens, réalisateur
Remuant! Le premier film de François Damiens en tant que réalisateur nous ballote d’une émotion forte à l’autre. On pleure de rire, on meurt de honte. On est bluffés par l’audace de François — également comédien — tout au- tant que par la sublime grossièreté de son Dany Versavel, évadé de prison pour retrouver son ket de 15 ans. François Damiens nous tient en haleine avec un film composé quasi exclusivement de caméras cachées. Si les prénoms des personnes piégées n’apparaissaient pas au bas de l’écran, on s’y perdrait parfois, tant le vrai (les caméras cachées) dépasse souvent le faux (les rares scènes jouées). À chaque instant, on se projette dans les personnes bernées: que ferions-nous à la place de cette dame devant un père qui apprend à son enfant à fumer? Et à celle de ces parents à qui leur fille présente ce nouvel amoureux d’une vulgarité sans nom, qui commence par leur servir des tapas de choucroute aux bulots et qui finit par avouer que son ex est décédée «parce qu’elle gênait»?
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Et pourtant, comme l’espérait notre GAEL Guest en imaginant ce personnage qui n’a rien pour plaire, à la fin du film on a presque envie de prendre Dany Versavel dans nos bras... Ou du moins qu’il ne lui arrive rien. Et ça, c’est parce qu’il y a du François en Dany. Les trois heures de maquillage pour rendre l’ex-Embrouille méconnaissable n’empêchent pas de laisser transparaître sa tendresse envers les personnes qu’il fait tourner en bourrique. François Damiens n’est jamais méchant ni supérieur, juste formidablement blagueur. Et si malaise il y a parfois, c’est parce qu’il n’y va «jamais moins qu’à fond».
AUTOBIO EN 3 DATES
• 1982 «J’ai 9 ans. Je suis fan de foot, j’ai tout mon Panini rempli. Ce soir-là, tard, je regarde seul Belgique- El Salvador en Coupe du monde. On arrive en demi-finale après avoir battu de très grandes équipes, on commence à se dire: “Attends, on va être champions du monde, si ça continue!” Mais là, ce petit pays résiste, un mur. Soudain, Ludo Coeck envoie une flèche de 40 m et marque un goal insensé. Je fais des bonds de joie tout seul dans le salon!»
• 1992 «Sortie de C’est arrivé près de chez vous. J’adore ce film. Et j’adore Benoît (Poelvoorde, NDLR). Quand je faisais des caméras cachées, on me proposait tout le temps de le piéger. Mais j’avais trop peur de me rater. Trop finaud! Il allait me voir arriver. On s’est finalement connus sur Cowboy de Benoît Mariage il y a douze ans. C’est devenu un vrai ami. Quand mon père est décédé il y a trois ans, je devais donner toute une journée d’interviews pour Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael. Benoît a proposé de donner les interviews comme s’il était moi. Il l’a si bien fait qu’en les lisant, je me dis que c’est vraiment ce que j’aurais répondu. Il me connaît par cœur.»
• 2014 «La dernière fois que j’ai décidé d’aller courir. Je cours de manière extrême: je ne cours pas... et d’un coup je me mets à y aller cinq fois par semaine. Dans ces moments- là, je ne parle que de ça. Puis je n’en parle plus du tout. Là, j’ai failli ne pas pouvoir faire Les Cowboys de Thomas Bidegain à cause d’une fracture de fatigue. Un peu dans l’excès, quoi.»
Retrouvez notre rencontre exclusive avec François Damiens en intégralité dans le GAEL de juin, disponible dès maintenant en librairie!
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