L’instantané: Patrick Weber nous dévoile sa photo perso

Fou d’histoire, passionné de culture et pourtant... très peu à l’aise en costume! Le journaliste et chroniqueur Patrick Weber nous replonge dans un souvenir insolite, image à l’appui.

L’instantané de Patrick Weber

« Ah, cette photo... Je ne sais pas pourquoi je vous l’ai envoyée ! Elle a été prise à l’Ommegang en 2022. Je terminais un documentaire pour la RTBF vêtu du costume d’un membre de la suite de l’empereur Charles Quint. J’ai déjà eu l’occasion d’y participer à plusieurs reprises, mais je n’ai pas du tout l’habitude des déguisements, je ne suis pas très amateur de costumes... Je crois d’ailleurs que c’est la seule fois de ma vie où je me suis réellement déguisé. C’est dire !

Si j’avais chaud dans cette tenue ? Horriblement ! Le spectacle est assez long, on reste assis sous le soleil pendant très longtemps avec plusieurs couches, ce grand chapeau... et cette fausse fourrure qui n’arrangeait rien (rires). À l’époque, ça devait vraiment être difficile à supporter.

Avant de porter le costume, il y a bien sûr les essayages. Il n’est pas simplement question d’habit, mais de jouer un rôle : certains participants à l’Ommegang descendent de familles aristocratiques et endossent le rôle de leurs ancêtres. L’Ommegang recrée la joyeuse entrée à Bruxelles de Charles Quint et de son fils, le futur roi Philippe II. Charles Quint, l’un des plus grands empereurs de tous les temps, est né chez nous, à Gand. Il a été éduqué et émancipé à Bruxelles, et il est d’ailleurs venu abdiquer à Bruxelles... Il est plus belge qu’espagnol, en fait. Je suis fou d’histoire depuis l’enfance. Ce qui est beau dans ce genre de manifestations, c’est de pouvoir remonter le temps, de se mettre à la place des gens qui vivaient à l’époque. Moi qui suis accro à mon smartphone, je ne pouvais bien sûr pas l’avoir en main, sous peine d’anachronisme. Quelle drôle de sensation de retourner ainsi pendant quelques heures cinq siècles en arrière.

« Si un jour la Belgique devait ne plus exister, je serais très triste. Je me sens fondamentalement belge. Pas wallon, pas flamand, pas complètement bruxellois, juste belge »

J’ai choisi de vivre entre la Belgique, la France et l’Italie, mais la Belgique restera toujours mon port d’attache. C’est là que je travaille le plus souvent, où j’ai la plupart de mes amis. C’est mon pays et j’y tiens énormément. Parfois, ici, on  a un peu tendance à se plaindre et à voir ce qui ne va pas. Bizarrement, à l’étranger, on défend beaucoup plus notre petit pays. À Paris, par exemple, dès qu’on attaque la Belgique, je riposte. Ça m’agace. J’ai été élevé dans le Brabant flamand, puis j’ai vécu à Bruxelles, et je vais tous les jours enregistrer mon émission On n’a pas fini d’en parler (Vivacité) à Mons. Si un jour la Belgique devait ne plus exister, je serais très triste. Je me sens fondamentalement belge. Pas wallon, pas flamand, pas complètement bruxellois, juste belge. J’aime la nature en Wallonie, le côté citadin de Bruxelles et les richesses historiques en Flandre.