L’instantané: Blanche nous raconte sa photo d’enfance
À 21 ans, l’artiste belge Blanche présente Empire, son premier album. Elle nous raconte une photo d’enfance chère à son cœur. Par Isabelle Blandiaux. Photo cover: Marie Wynants.
Avec des yeux d’enfants
« Je dois avoir 3 ou 4 ans sur cette photo, je suis avec mon frère, qui a 8 ans de plus que moi. Nous sommes dans le jardin de mon enfance, à Ruysbroeck. Mon idée du bonheur reste pour toujours liée à cet endroit. Je ne l’ai jamais vu qu’avec des yeux d’enfant parce qu’on a dû déménager quand j’avais 8 ans et je n’y suis jamais retournée. On louait la maison, elle a été mise en vente, on a voulu l’acheter mais les propriétaires l’ont vendue à d’autres personnes. Bref, on a dû partir et cela a été très compliqué émotionnellement. Je garde de ce jardin un souvenir féerique, magique. Il était objectivement extraordinaire, avec une grande variété de plantes: le toit de la terrasse était entièrement recouvert de glycines, quand on descendait l’escalier, on passait devant un figuier, il y avait des tulipes au printemps, un gigantesque saule pleureur, des framboisiers, un noisetier, un énorme magnolia, un cerisier, des sapins... On y jouait beaucoup et chaque année, on y organisait des fêtes incroyables pour mon anniversaire, avec un château gonflable, une chasse au trésor ou un clown...
« À la maison, il y a toujours eu un piano, de la musique, la radio allumée, puis beaucoup de liberté et d’ouverture... »
Ce que je trouve beau dans les souvenirs d’enfance, c’est qu’ils sont constitués de regards qu’on a posés sur des moments de vie quand on était enfant et qu’ils restent tels quels, sans être mis à jour par notre cerveau rationnel d’adulte. Du coup, ils demeurent exagérés, erronés, loufoques. C’est fascinant. Encore aujourd’hui, je rêve souvent de cette maison: on y retourne, rien n’a bougé ou bien il ne reste que quelques éléments avec de la poussière et on s’y réinstalle. Cela ne me rend pas triste d’y penser, mais je trouve ça étonnant. On a toujours été proches avec mon frère, malgré notre différence d’âge. C’est clairement grâce à lui que j’ai voulu faire de la musique. Il chante, joue du piano et écrit des chansons depuis toujours. J’ai rapidement eu envie de l’imiter. À la maison, il y a toujours eu un piano, de la musique, la radio allumée, puis beaucoup de liberté et d’ouverture... Ma maman est artiste, elle avait peint des fresques sur quasi chaque mur. Moi, je pianotais et j’ai appris la guitare. Je chante depuis que je sais parler. Je me souviens qu’avant de savoir lire, mon frère me faisait des dessins sur un petit tableau pour que je retienne les paroles de Ma philosophie d’Amel Bent. Et j’ai fait énormément de karaokés dans ma chambre. »
Minibio
Révélée par City Lights, titre qui a représenté la Belgique à l’Eurovision 2017, Ellie Delvaux (Blanche, son nom de scène, est aussi son 3e prénom) avait participé à The Voice Belgique en 2016. À 21 ans, elle sort son premier album, Empire, sur lequel elle a travaillé pendant 3 ans, entre Londres et Bruxelles. Ses chansons pop contemporaines ont été coréalisées par Rich Cooper (Lucy Rose, Banks, Mystery Jets) et François Gustin (Girls in Hawaii).
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