Le sacre d’Emily Blunt
Si elle était restée en Angleterre, Emily aurait peut-être été condamnée aux rôles en corset. Dans "Le Chasseur et la Reine des Glaces", elle est inquiétante, mais touchante. Rencontre à Hambourg. Par Joëlle Lehrer
Dans "Le Chasseur et la Reine des Glaces", tous les méchants ont l'accent anglais et les bons l'accent écossais. Pour une Anglaise telle que vous, cela veut dire quoi?
Peut-être y a-t-il quelque chose d'impérial dans l'accent anglais? Je me pose la question. (Rires).
Vous interprétez, ici, la Reine des Glaces. Est-ce amusant de jouer un personnage maléfique?
Oui, très! C'est jouer dans une autre réalité. Surtout s'il s'agit de cinéma fantastique. Les frontières sont troubles entre ce que l'on se permet et où l'on va. Ici, mon personnage est une méchante, mais elle a vécu un drame qui l'a poussé à devenir comme ça. Quand j'ai lu le scénario, j'ai trouvé qu'il y avait en elle une dimension émotionnelle touchante: elle a perdu son bébé, peu de temps après la naissance, dans des circonstances tragiques. Devenir une méchante reine n'est pas si facile pour elle. Et ses intentions sont bonnes même si elles sont insensées puisqu'elle kidnappe des enfants afin de former une armée irréductible. Du coup, ce personnage était intéressant à mes yeux.
Les costumes signés Coleen Atwood sont tout simplement exceptionnels. Comment vous sentiez-vous dedans?
Je me sentais littéralement transportée par ça! J'avais un maquillage pâle et une perruque blanche qui me donnaient un air d'alien. Mais dès que j'enfilais mes robes, je me sentais royale. Ces robes vous obligent à vous tenir très droite et à vous mouvoir d'une certaine façon. J'ai toujours adoré devoir me transformer pour interpréter un rôle. Même dans des rôles contemporains. Mais c'est encore plus intéressant sur un film comme celui-ci où le personnage est indissociable de ses costumes.
-"Le Chasseur et la Reine des Glaces" de Cédric Nicolas-Troyan est actuellement dans les salles.
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