(c) Vlad Vanderkelen

La photo perso de Drag Couenne, gagnante de Drag Race Belgique

Grande gagnante de la première saison de Drag Race Belgique (Tipik/RTBF), Drag Couenne nous plonge dans les coulisses de son art.

Le peintre et sa toile

(c) Laetitia Bica

« Cette photo a été prise par mon amie Laetitia Bica lors du shooting de ma tenue d’arrivée sur Drag Race. La première entrée dans la work room, c’est le premier moment où on se présente au monde, la première image que l’on renvoie. Cette tenue, que je dresse fièrement devant moi, a été réalisée par Judassime, un créateur anversois qui est aussi une créature drag, une sœur de cœur. C’est un point que je retiens particulièrement de cette expérience : travailler avec des artistes formidables, bosser ensemble sur des tenues, parfois avec plusieurs créateurs sur un même look. C’est la rencontre de tous ces mondes qui me fascine.

J’ai commencé le drag quand j’ai compris les règles du genre, soit très tôt. Le drag, c’est jouer avec les codes du genre qu’on nous impose depuis toujours. Couenne est ensuite apparue à l’école, où j’ai fait mon mémoire sur Comment créer un personnage drag, une recherche à la fois historique et pratique, où j’ai appris l’essence du drag, mais aussi à me maquiller, me transformer. Après, j’ai commencé à performer dans des squats et des occupations. Cette photo me rappelle d’ailleurs ces débuts. La sensation d’être à moitié à poil sur du bitume dans un froid glacial, dans un grand bâtiment vide.

On se taquine, mais on est toutes très copines, on s’envoie des messages d’amour... Le drag, c’est un boulot énorme, mais surtout beaucoup d’amour et de guérison

Comment définir Couenne ? C’est un personnage différent d’un personnage de théâtre, plus proche de moi, de mes émotions et de qui je suis, qui allie esthétique et politique. Elle me donne de la force au quotidien. Dans certaines situations, maintenant que Couenne existe, j’ai besoin d’elle. C’est un alter ego, mais ça reste un personnage. Adrien (NDLR : Drag Couenne est aussi le comédien Adrien de Biasi), c’est le peintre, et Couenne, c’est sa toile. Adrien, c’est un Sagittaire qui a soif de nouveautés, qui est intéressé par tout mais qui veut aller au bout des choses. Un grand rêveur. Jongler entre le métier de comédien et le drag, ça ne donne que peu de moments de répit, mais ça fonctionne. Pour Couenne, je dois aller chercher des tenues à Anvers, recoudre un vêtement, réparer une perruque, laver le costume de la veille pour enchaîner sur un show... C’est un casse-tête organisationnel, mais ça se marie bien parce que l’un aide l’autre.

Couenne m’aide à être plus juste dans mon rapport au public, à pouvoir lui parler d’une façon très naturelle. Le théâtre, dans l’autre sens, m’aide dans la construction de Drag Couenne, pour lui donner une présence scénique intelligente. L’émission a été l’une des meilleures expériences de ma vie. Qui ne voudrait pas se lever le matin pour être le/la meilleur.e dans son art ? Il y a un vrai attrait pour l’univers drag maintenant. On découvre d’autres facettes : les drags sont des clowns, mais des clowns noirs. Ça lance des piques pour rire, ça joue sur le mordant... On se taquine, mais on est toutes très copines, on s’envoie des messages d’amour... Le drag, c’est un boulot énorme, mais surtout beaucoup d’amour et de guérison. Ce qu’on peut souhaiter à Couenne pour la suite ? De jouer dans un film ! Je serai d’ailleurs à l’affiche d’un film d’Alexis Langlois, en drag. Toujours plus ! »

Son actu

• Pour ceux qui souhaiteraient (re)voir la saison 1 de Drag Race Belgique (Tipik/RTBF), elle est toujours disponible sur Auvio.
• Pour voir Drag Couenne performer prochainement en Belgique, rendez-vous au Cabaret Mademoiselle (53 rue du Marché au Charbon, à Bruxelles) les 2 et 3 juin prochains.
• Suivez-la sur Instagram : instagram.com/dragcouenne.

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