Dans The Imitation Game, elle incarne un génie des maths qui a commencé en faisant des mots croisés. Pourtant, Keira jure qu'elle n'y connaît rien dans ces domaines. Confidences d'une star qui parle cash tout en buvant du thé anglais. Par Joëlle Lehrer à Londres
Nous sommes au Corinthia Hotel de Londres. Keira porte une robe en tweed signée Chanel, la maison dont elle est toujours l'égérie. Une assistante lui apporte un plateau sur lequel est dressé le parfait service de thé anglais. Pourquoi est-ce que je reçois un grand pot d'eau en plus de ma théière?, me demande-t-elle. "Parce que si votre thé est trop fort, vous ajouterez de l'eau. Le luxe, c'est ça". "Le luxe, c'est avoir deux pots pour mon thé, vous avez raison", ajoute-t-elle en riant. J'ai rarement vu une star de son acabit être aussi relax. Et je me souviens que c'est elle qui, récemment, avait avoué se contenter pour vivre de 50.000 $ par an. Parce qu'elle ne veut pas être aliénée par l'argent...
Keira, vous sentez vous très britannique?
Mais qu'est-ce qu'être très britannique?
A part, boire du thé...
Oui, c'est tellement cliché. Mais pour être exacte, je bois plus de café en général, et le thé en été. Donc, en ce moment, je suis plus british que je ne le serai dans quelques minutes quand je reprendrai du café... (Rires)
Connaissez-vous ou avez-vous connu parfois des situations similaires à celles que vit votre personnage, dans "The Imitation Game" qui est discriminée en tant que femme?
Il est évident que ce film est un film masculin et que la plupart des professions sont dominées par les hommes. Il n'est pas du tout inhabituel que je sois l'une des rares femmes dans une production. Mais je ne crois pas que mon opinion ait jamais été rabaissée parce que je suis une femme. On reste en démocratie. Mais si le réalisateur, le scénariste et le producteur sont des hommes, l'avis masculin a forcément beaucoup de poids. Sinon, pour répondre à votre question, je n'ai jamais subi la discrimination qu'a connue Joan Clarke et que montre le film. Alors, aujourd'hui, le féminisme et l'égalité des sexes sont à nouveau sur la table. C'est exactement ce pourquoi elle se battait en 1943. Et le fait que les choses n'aient pas plus changé ne finit pas de m'étonner.
J.L.
-The Imitation Game, de Morten Tyldum sort le 14 janvier.
Lire l'intégralité de l'interview dans le GAEL de janvier
