Helen Mirren, grande gastronome
Dame Helen Mirren, monstre sacré du cinéma british, anoblie par la Reine, m'a reçue sur le tournage, à Paris, de "Les Recettes du Bonheur". Une délicieuse production signée Oprah Winfrey, Juliet Blake et Steven Spielberg. Par Joëlle Lehrer
Quelle impression cela fait-il d'être à la tête d'un restaurant français haut de gamme?
(Rires.) C'est quelque chose que je n'aurais jamais imaginé! Je ne cuisine pas moi-même. J'aime manger, mais plutôt des plats basiques, pas obligatoirement de la haute gastronomie. En tout cas, ce n'est pas une obsession. Et si l'on considère que la grande cuisine est un art, cela peut vite tourner à l'obsession. Et cette idée-là m'intéresse. Les personnes qui évoluent dans ce monde-là sont captivantes. Alors jouer quelqu'un comme ça est amusant.
Comme je le vois, ici, en cuisine, vous préparez et goûtez de vrais plats. C'est un tournage où l'on mange bien!
Oui, c'est tout à fait ça! Et nous avons de vrais chefs qui préparent les plats. On est entourés d'ingrédients excellents: poissons, légumes, fruits... C'est fort agréable.
La question peut paraître saugrenue, mais y a-t-il des similitudes entre le métier d'actrice et celui de chef-coq?
D'une certaine façon, oui. On commence tôt et on finit tard. Et puis l'implication et le dévouement sont vraisemblablement comparables. Mais la grande cuisine est plus proche de la musique. Parce qu'elle est liée au rythme. Et j'ai souvent rencontré de très habiles cuisiniers qui étaient de bons musiciens. La filiation me paraît intéressante.
Considérez-vous la cuisine autrement depuis ce rôle?
Absolument. J'adore les regards qui se posent sur les assiettes lorsqu'elles arrivent à table. Je dois dire que j'ai en horreur les restaurants trop sombres où l'on ne voit pas ce que l'on vous sert. J'ai infiniment de plaisir à observer la manière dont les mets ont été agencés. Je sais que cela demande du métier et de la concentration.
J.L.
-"Les Recettes du Bonheur", de Lasse Hallström, sort le 10 septembre.
-Lire l'intégralité de l'interview dans le GAEL de septembre.