Pourquoi Nicole Kidman est la dernière vraie star de cinéma?
Des comédies romantiques aux films d’art et d’essai, des blockbusters aux séries, Nicole Kidman est partout où un écran s’allume. Là où on l’attend ou pas, mais toujours suivie de cette aura de vedette hollywoodienne.
Nicole Kidman est l’une des dernières légendes d’Hollywood, surplombant les autres stars de cinéma du haut de sa présence mystérieuse. Et son étoile est loin de s’éteindre, trente-cinq ans après sa grande percée dans le thriller Dead Calm. Pourquoi ? Parce que…
Elle sait tout jouer
Lors de la dernière cérémonie des Emmy Awards en septembre, l’humoriste Steve Martin a plaisanté sur le fait qu’en cas de doute sur l’identité d’une personne rencontrée en coulisses, il disait simplement : « »J’ai adoré votre scène avec Nicole Kidman. » Neuf fois sur dix, je tape dans le mille. » Une manière comme une autre de souligner l’omniprésence de Nicole Kidman sur nos écrans aujourd’hui. Car elle est effectivement partout. Et si c’est déjà un mérite en soi, pour une actrice de 56 ans, c’est carrément un tour de force.
Il est particulièrement surprenant que Nicole Kidman s’aventure dans une comédie romantique aussi tard dans sa longue carrière
Certes, ses rôles en 2024 n’ont pas tous été acclamés par les critiques. Celles à l’égard de l’étrange romcom Netflix A Family Affair, par exemple, n’ont pas été tendres. Dans ce film, qui, avec The Idea of you avec Anne Hathaway, lance un sous-genre populaire des comédies romantiques dans lesquelles des femmes plus âgées se mettent en couple avec des hommes plus jeunes, le personnage de l’Australienne tombe amoureux du patron de sa fille (joués par Zac Efron et Joey King). Outre la qualité contestable du scénario de ce film insipide, il est particulièrement surprenant que Nicole Kidman s’aventure dans une comédie romantique aussi tard dans sa longue carrière, même si elle est connue pour franchir avec aisance les frontières entre les genres.
Son nouveau rôle fétiche
De nos jours, elle excelle particulièrement dans le rôle de la femme riche et glaciale « avec un sombre secret » dans une série limitée diffusée sur un service de streaming. Elle l’a incarnée pour la première fois et avec beaucoup de succès en tant que Celeste dans Big Little Lies, puis dans des variations dans The Undoing, Expats, Nine Perfect Strangers et, plus récemment, The Perfect Couple de la réalisatrice danoise Susanne Bier. Pour toutes ces séries, elle a également endossé le rôle de productrice exécutive, ce qui souligne à quel point elle était désireuse de transposer ces histoires au petit écran comme de les jouer face à la caméra. Toutes ces séries sont peut-être l’équivalent télévisuel d’un livre d’été à dévorer sur la plage, mais pour Mrs Kidman, elles ont autant de valeur que les films de réalisateurs renommés qui se bousculent pour travailler avec elle.
C’est que tout au long de sa carrière, elle est passée sans effort d’un genre à l’autre, d’un style à son opposé, du divertissement à l’art avec un grand A.
C’est que tout au long de sa carrière, elle est passée sans effort d’un genre à l’autre, d’un style à son opposé, du divertissement à l’art avec un grand A. Il est difficile d’imaginer quelqu’un d’autre qui puisse, comme elle, à la fois couper la chique à un public choqué par sa performance intense dans Dogville, le film extrêmement sombre du réalisateur danois Lars von Trier, et danser le hula avec Jennifer Aniston dans Just Go With It d’Adam Sandler.
Et il est donc plus que justifié que tous les grands réalisateurs rêvent de travailler avec elle. En tant que public, on a beau se presser au cinéma pour voir Nicole Kidman, grâce à son dévouement total à chaque personnage, on finit toujours par sortir de la salle en n’ayant plus que ses personnages en tête. Celle qui a acquis un statut magique auprès du grand public en incarnant la courtisane Satine dans la comédie musicale Moulin rouge !
Un impressionnant CV
de Baz Luhrmann a aussi remporté un Oscar pour son interprétation de Virginia Woolf dans The Hours de Stephen Daldry et a noué une solide amitié avec Stanley Kubrick sur le tournage d’Eyes Wide Shut, dans lequel elle donnait la réplique à son mari de l’époque, Tom Cruise. Elle a joué des rôles principaux et secondaires dans les films de Sofia Coppola, Gus Van Sant, Yorgos Lanthimos, Park Chan-wook, Noah Baumbach, Jonathan Glazer, Alejandro Amenábar et bien d’autres encore : une liste impressionnante qui se lit comme le Who’s Who du cinéma d’art et d’essai international, avec, à la clé, un CV que peu d’autres acteurs peuvent prétendre égaler.
Une autre relation chère à l’actrice : celle qu’elle entretient avec Jane Campion. Lors d’une interview sur BBC Radio 4, l’actrice a dit de la réalisatrice néo-zélandaise qu’elle était l’une de ses principales influences. Elles se sont rencontrées alors que Nicole étudiait le théâtre et que Jane était à l’école de cinéma, et elles se sont tout de suite entendues. Kidman a auditionné pour plusieurs films de Campion, mais n’a obtenu un rôle qu’en 1996, celui d’Isabel Archer dans l’adaptation cinématographique de The Portrait of a Lady d’Henry James. Deux décennies plus tard, elles ont de nouveau travaillé ensemble pour la série policière Top of the Lake.
Nicole Kidman, la passionnée
Nicole Kidman suit également l’exemple de Jane Campion en s’efforçant elle aussi de faire progresser l’industrie cinématographique. En 2017, par exemple, elle s’est engagée à travailler avec une réalisatrice tous les 18 mois. C’est sans doute pour cela qu’on la voit si souvent à l’écran ces derniers temps. En 2021, elle confiait au journal britannique The Guardian qu’elle pouvait soit s’offrir une pause, soit continuer à tourner pour tenir sa promesse. Et elle a clairement opté pour la deuxième option, à en juger par son impressionnante productivité. Non seulement en tant qu’actrice, mais aussi en tant que productrice. C’est que Nicole Kidman ne sait que trop bien à quel point il est difficile pour les réalisateurs inexpérimentés, et surtout pour les femmes, de faire financer un film ou une production télévisuelle. Mais lorsque son nom est associé à celle-ci, les portes s’ouvrent.
Elle est l’élégance incarnée
Nicole Kidman a un truc en plus. Quelque chose d’indéfinissable et de glamour, une classe intemporelle que l’on voit rarement sur nos écrans depuis les « grandes dames » de l’âge d’or d’Hollywood. Elle est aussi fougueuse que Katharine Hepburn, aussi délicate qu’Audrey Hepburn, aussi discrète qu’Ingrid Bergman et aussi élégante que Grace Kelly — qu’elle a d’ailleurs incarnée dans Grace de Monaco (2014).
Et pourtant, la belle aux cheveux cuivrés n’était pas très satisfaite de son apparence lorsqu’elle était enfant. Dans le documentaire In vogue: the 90s (sur Disney+), elle raconte comment, à 14 ans, elle était malmenée à cause de ses cheveux roux bouclés, de sa peau pâle et de son 1,80 m. Ses yeux bleu acier, ses pommettes hautes et ses lèvres délicates n’ont acquis leur statut enviable que plus tard. En tant qu’ambassadrice de Chanel, de Jimmy Choo ou de Balenciaga, entre autres marques ravies de s’associer à son apparence exceptionnelle, Nicole Kidman a pris une superbe revanche sur les bourreaux de sa jeunesse.
Babygirl, en salles le 15/1.
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