Rencontre avec Jeanne Damas, la plus effortless des influenceuses

La Française aux airs de Birkin est la moins influençable des influenceuses. Après l’avoir rencontrée, on a compris pourquoi, nous, on craque pour Jeanne Damas, son rouge très rouge et Rouje, son label.

Belle et saine

En prélude à cette interview avec Jeanne Damas, son attaché de presse avait cru bon de nous prévenir que Jeanne a tendance à être un peu agitée, mais aussi tête en l’air. Du genre à oublier notre rendez-vous. L’interview est programmée à La Cloche des Halles, un bistro parisien typique situé juste à côté de son bureau et qui nous a tout l’air d’être son «second bureau», car lorsque nous débarquons avec une demi-heure d’avance, Jeanne est déjà là. On la trouve encore plus belle que sur Instagram, elle a — on est formelle là-dessus — la plus belle bouche du monde. Elle sourit tout le temps et se prend tellement peu la tête qu’elle n’hésite pas, en pleine interview, à nous demander notre avis sur son make-up du jour. Jeanne Damas est vraiment le type de fille qu’on ne peut pas ne pas aimer, et le regard qu’elle porte sur la vie est sain, réaliste et rafraîchissant.

Jeanne Damas: égérie effortless

Vous êtes influenceuse, mannequin, actrice et créatrice. 2017 est votre année. Laquelle de ces casquettes vous tient le plus à coeur?

Créatrice, sans aucun doute. J’adore jouer, mais je ne me considère pas du tout comme une comédienne. La création, en revanche, c’est une vraie vocation. Pourtant, je n’aurais jamais imaginé que j’en arriverais là. Mes parents ne sont pas dans la mode. Mon père est patron d’un restaurant. À 14 ans, j’avais, comme toutes mes copines, un profil Tumblr sur lequel je postais des photos de mes vacances, de mes week-ends et de mes looks. C’est par ce biais que j’ai été catapultée dans ce petit monde de la hype parisienne. Tout s’est ensuite enchaîné très vite. Je n’ai jamais vraiment tiré des plans sur la comète. Je n’avais ni stratégie ni ambition particulière. J’ai laissé les choses se faire tout simplement.

Après quelques collaborations et une série de campagnes (dont une pour Comptoir des cotonniers, NDLR), vous avez lancé Rouje, votre propre label. Pourquoi?

J’imagine que j’avais envie de m’exprimer d’une manière ou d’une autre. Et puis, le timing était idéal. Nathalie Dumeix, l’une de mes meilleures amies, est créatrice. Je lui servais de modèle. Elle testait ses nouveaux vêtements sur moi. Lorsque j’ai décidé de lancer ma marque, j’ai tout de suite su que c’était avec elle que je voulais le faire. Elle avait le savoir-faire et l’expérience. Moi, je savais comment bien communiquer. Le duo parfait. Chaque fois que je postais un look sur Instagram, je recevais des centaines de questions. Les gens voulaient savoir ce que c’était et où j’avais trouvé ces vêtements. Je trouvais donc légitime et malin de dessiner mes propres vêtements. Là, au moins, tout le monde allait savoir que c’était la marque Rouje.

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« Je porte une sorte d’uniforme au quotidien. En été, robe, espadrilles et panier en osier. En hiver, jeans, boots et petit pull »

Votre style est-il proche de celui de Rouje?

Rouje, c’est mon dressing. Je ne dessine que des pièces que j’ai envie de porter moi-même. Et comme vous voyez, il n’y en a pas tant que ça: une robe déclinée dans quelques
imprimés, un top proposé dans une petite gamme de couleurs. Je cherche à rester simple. J’ai remarqué que j’ai tendance à porter une sorte d’uniforme au quotidien. En été, une robe, des espadrilles et un panier en osier. En hiver, un jeans, des boots et un petit pull en cachemire. Des choses féminines, voire sensuelles, qui font référence aux années 40 et 60.

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Pensez-vous que la hype autour de ces filles qui ont fait fortune en s’affichant sur les réseaux sociaux, type Chiara Ferragni, est en train de s’éteindre?

Je trouve que Chiara Ferragni a l’air fort sympathique, mais ce genre de filles finit par ressembler à un panneau publicitaire. Pour les marques, c’est une nouvelle manière de promouvoir leurs produits. Je pense être plus authentique, dans le sens où je ne fais pas semblant. Je suis trop nonchalante pour jouer dans cette cour-là. Et si je m’y aventurais, mes copines seraient là pour me remettre dans le droit chemin.

« Le concept de la Parisienne est un mythe. Cette femme-là n’existe pas »

Qu’est-ce qui vous inspire?

Les femmes que je croise dans la rue. À Paris, Londres ou même en Belgique. J’adore observer les gens. Je vais d’ailleurs sortir un livre, un best of des vingt femmes qui m’inspirent le plus. Ce ne sont pas des femmes connues. Juste des Parisiennes passionnantes et intéressantes que j’ai croisées au cours de ma vie et qui m’ont fascinée. À la base, l’éditeur voulait que j’écrive un livre sur «la Parisienne». Je pense toutefois que ce concept est un mythe. Je tenais absolument à ce que ce livre ne soit pas un condensé de clichés, mais plutôt un mélange d’interviews et de photos de femmes aussi fantastiques que différentes.

  • La collection hiver de Rouje sera en ligne dès le 12 septembre.
    www.rouje.com 

GAEL en septembreRetrouvez cette interview en intégralité dans le GAEL de septembre, disponible en librairie!

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