Rencontre avec Déborah Laurent, journaliste et podcasteuse belge
Journaliste belge et auteure du blog Sea you son, Déborah a d’abord lancé le podcast My name is mom, où elle interroge des femmes sur leur parcours de maternité. Lors du confinement, elle a eu l’idée d’en créer un autre, privé, cette fois : À cœur ouvert permet aux mères d’enregistrer un récit à transmettre à leurs enfants. Par extension, chacun peut désormais faire appel au talent journalistique de Déborah pour enregistrer son histoire, son message, à léguer à des proches, telle une lettre d’amour audio.
Le public qui s’adresse à vous est assez large, finalement !
« Oui. Il y a des mères — récemment une jeune femme qui a accouché dans sa voiture et qui désirait raconter cette arrivée pas banale à sa fille —, mais aussi des grands-parents, qui transmettent des bouts de leur vie à leurs petits-enfants. J’ai aussi eu un couple — pourtant séparé — venu s’enregistrer ensemble pour leur fils de 18 ans parti un an à l’étranger, un monsieur à la veille de ses 70 ans remerciant les amis qui ont traversé sa vie... »
Ils s’asseyent, racontent qui ils sont, c’est tout. Et moi, j’écoute sans jugement et sans intention d’influencer
Qu’est-ce que cela vous apporte ?
« Ces personnes qui viennent à mon micro me réconcilient avec la nature humaine. Moi qui ai frisé la misanthropie lors de l’humeur morose de la Covid, je trouve chaque interviewé touchant. Je sens que dans le fond, on est tous animés de bonnes intentions, et que souvent, on n’arrive pas à se dire les choses. Quand on reçoit un véritable espace de parole, on y arrive et c’est super beau. Ils s’asseyent, racontent qui ils sont, c’est tout. Et moi, j’écoute sans jugement et sans intention d’influencer. »
À quoi êtes-vous attentive à l’écoute d’autres podcasts ?
« À l’authenticité et à la connexion. Je trouve insupportable quand ils sont faits à distance. (Personnellement, je n’accepte que les enregistrements en face à face, car il faut que l’attention soit totale.) Le son doit être très qualitatif, pour tout capter, une déglutition, un silence. Je m’attache à l’intervieweur si je sens son intérêt sincère pour l’interviewé et si il ou elle rebondit sur les réponses avec personnalité, à-propos, autrement que : “Ah oui, c’est marrant, moi aussi.” »
Vos podcasts préférés ?
« J’adore Fenêtre sur cour, où la chroniqueuse judiciaire Élise Costa raconte l’envers du décor d’un procès ou d’un fait divers tout en livrant ses impressions et l’impact que ça a sur sa vie. J’aime beaucoup les histoires de vie, comme Serial Mytho, quatre épisodes incroyables où des femmes racontent comment elles se sont fait embobiner par le même séducteur. Et Transfert, évidemment, surtout les épisodes des débuts. »
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