Nantes l’audacieuse : une ville cool et arty, à découvrir d’urgence

Marie Honnay

14 septembre 2021

Dans le cœur des Français, elle se classe (juste après Bordeaux et avant Lille) dans le top 3 des villes où il fait bon vivre. Avec ses 101 parcs, c’est aussi l’une des plus vertes de l’hexagone et la deuxième en termes d’aménagements dédiés aux piétons. Depuis quelques années, nombreux sont d’ailleurs les Parisiens qui désertent la capitale pour venir s’installer à Nantes. Lancé en 2011, le projet culturel Le Voyage à Nantes (qui vient de fêter ses 10 ans) a boosté l’attrait de cette destination qui, si elle offre un cadre de vie plutôt cool aux Français, est également une sacrée bonne idée pour un week-end de dépaysement total. Envie d’en savoir plus ? On y a passé 48 heures, histoire de vous ramener le meilleur de cette ville conviviale, ludique et décomplexée.

Marcher, explorer

Nantes est une ville qui s’explore à pied. Mais comme, le week-end, les transports en commun sont gratuits, il vous sera facile de vous déplacer partout, sans voiture et sans trop vous fatiguer. Vous pouvez vous balader, grimper dans un tram, emprunter un Navibus (idéal pour rejoindre certains coins plus éloignés de Nantes ou passer d’un côté à l’autre de la Loire) ou encore louer des vélos. Dans cette ville en pleine réinvention, tout est possible. Si vous arrivez en train (comptez un peu plus de 2 heures depuis Paris Montparnasse en TGV), jetez un œil sur la gare. Signée Rudy Ricciotti (l’architecte du Mucem à Marseille, mais aussi de l’annexe contemporaine du musée de la Boverie à Liège), elle vous donne un premier aperçu de l’énergie créative et entrepreneuriale qui règne dans cette ville qui, ces dernières années, a invité plusieurs architectes et bureaux de renom à redessiner ses contours. On pense notamment à Jean Nouvel qui a pensé le nouveau palais de Justice en 2000. Depuis 2011, sous l’impulsion des maitres d’œuvre du programme artistique Le Voyages à Nantes, c’est toute une flopée de quartiers et d’anciennes friches industrielles qui se sont réinventés. On pense notamment au: Hangar à Bananes (HAB), un lieu d’expos en vue, mais aussi, juste à côté, de la Cantine du Voyage, un espace de détente où les Nantais et les touristes se retrouvent autour d’un verre ou d’un petit plat en circuits courts. Tout ça sur un immense site industriel, les anciens chantier navals nantais, reconverti en un lieu d’art, de rencontres et de fête. Autre coup de cœur : la Jungle Intérieure, une œuvre végétale suspendue, coincée entre deux rues du centre historique (Passage Bouchaud 5-20). Ce jardin poétique (et ultra décalé) offre une dimension magique à un coin plutôt gris de la ville et aux explorateurs urbains une vue imprenable sur le clocher de l’église Sainte-Croix.

Visiter, s’enthousiasmer

Impossible de séjourner dans cette ville sans profiter des nombreuses activités proposées dans le cadre de chaque édition de Voyage à Nantes. Cet organisme touristique chargé de la promotion de Nantes Métropole par le prisme de la culture et de l’art, développe, chaque année, un incroyable parcours arty dans et hors-ville. Si le moment fort de cette programmation a lieu en été, la ville de Nantes a eu la très bonne idée de conserver un grand nombre d’œuvres (pas moins de 65 !) visibles toute l’année, hors festival. Nantes, c’est donc un feu d’artifice culturel rehaussé par une scène street art foisonnante. Pour ne rien rater des œuvres proposées, il suffit de suivre la ligne verte qui vous guide d’un quartier à un quartier et d’une rive à l’autre. Attendez-vous à une grande diversité dans les thématiques, les supports et les matériaux utilisés par les artistes invités. Certaines œuvres sont très engagées. D’autres, plus légères, donc idéales pour une découverte en famille.

L’avantage de cette programmation, c’est qu’elle vous permet de vous arrêter dans une foule de lieux très cool : le Jardin des Plantes (à découvrir pour son ambiance unique et pour Le Café de l’Orangerie, sa jolie cantine à tester à l’heure du déjeuner) ou encore Le Lieu Unique, un espace hybride (lieu d’expo, de spectacle, café et cantine) abrité dans l’ancien QG de la Biscuiterie nantaise LU, juste à côté du canal Saint Felix. Pour vous faire une première idée des nombreuses possibilités qu’offre cette ville qui a tout misé sur l’art et la création, moteur de renaissance, on vous conseille de vous percher sur le Belvédère de l’Hermitage de Tadashi Kawamata, une œuvre en bois, suspendue dans le vide qui vous offre une vue magique sur l’Ile de Nantes située de l’autre côté. A découvrir aussi : Feydball, une œuvre immersive située juste à côté du Château ou encore In a Silent Way, un questionnement très poétique sur notre monde numérique, à voir sur le site des anciennes halles Alstom.

Manger, profiter

Si Nantes séduit tout de suite, c’est que l’art est partout. On peut donc y goûter tout le temps, sans obligatoirement passer par la case musée et en combinant découvertes arty et parenthèses gourmandes, voire carrément gastronomiques. A Nantes, les cantines bio et les belles tables sont légions. Prenez le 1, une adresse plutôt chic couplée à la Canadienne, une terrasse en chevron et toiles : une œuvre à part entière reprise dans la programmation du Voyage à Nantes qui agrandit le nombre de tables disponibles dans cette jolie adresse, idéale pour un lunch au soleil. On a aussi testé Little Atlantic Brewery, un lieu à l’image de la ville. A la fois brasserie urbaine, restaurant et lieu de concert, ce néo-chalet installé au bord de la Loire, dans une ancienne huilerie, sur un ancien site industriel est le point de chute rêvé pour un déjeuner dominical en amoureux ou en famille.

Dans un registre bistronomique, on a aussi aimé Vacarme, une cave à manger du centre-ville centrée sur les petits plats à partager (la cheffe est une ex-lauréate de Top Chef) et les vins nature. Pour dîner dans un cadre historique, réservez une table à la brasserie La Cigale, une institution nantaise à tester pour ses plateaux de fruits de mer et le décor grandiose de l’architecte céramiste nantais Émile Libaudière. Un dernier bon plan qui risque bien de faire swinger vos papilles : Pickles, la table du chef anglais Dominic Quirke : un chef engagé qui, lui aussi, a succombé au charme de Nantes au point de s’y installer et d’ouvrir un restaurant, en phase avec la folie créative qui souffle sur la ville. Attendez-vous à un festin en mode « circuits courts » rehaussé par une sélection de très bons vins français servi par un sommelier sexy et ultra sympa.

Shopper, regarder vers le haut

Boutiques déco, friperies, pâtisseries et confiseries mythiques, galeries d’art… A Nantes, le shopping est une autre très bonne occasion de poursuivre votre découverte arty tout en faisant les magasins. Le Voyages à Nantes (toujours lui) s’est en effet associé à certaines boutiques du centre-ville que vous reconnaitrez au joli sticker « Le Voyage passe par ici » apposé sur la vitrine des commerces en question. Depuis l’an dernier, Le Géant de Nantes, un joli totem en céramique de l’artiste belge Éric Croes, est installée sur la chapellerie Falbalas Saint-Junien, rue de la Paix. En marge de cette œuvre à voir absolument, ne manquez pas de flâner dans les rues du centre-ville. Vous allez aimer la boutique vintage Mauvais Genre (Rue Saint-Denis 1), la sélection ultra pointue de mobilier et d’objets 20^ème de Barak (Rue des Carmélites, 10), House of California, une enseigne mode à l’esprit résolument street, à fréquenter juste pour le plaisir d’échanger avec Simon, le patron (Rue des Trois Croissants 5). Un petit passage par la boutique Saint James (rue de la Barillerie 17) est l’occasion de se rappeler qu’historiquement, Nantes est une ville bretonne. La mer n’est pas très loin … et l’envie de vous lover dans une petite marinière bicolore, non plus. Tant qu’on parle tradition, notez que Nantes la cultive. La preuve avec la librairie centenaire Coiffard (rue de la Fosse 7-8), l’une des nombreuses adresses nantaises qui cultive un petit côté désuet qui fait du bien.

Y aller

De Bruxelles (ou de Liège), vous pouvez rejoindre facilement Nantes en train. Bookez une place dans le Thalys, puis un TGV depuis la gare Montparnasse. Si vous quittez Bruxelles le vendredi après-midi, vous arriverez à Nantes pour un dernier verre ou un petit plat rapide dans le centre-ville sur le coup de 21 heures.

Le bon plan : pour vous faciliter la vie pendant votre séjour, optez pour le pass Nantes qui vous ouvre la porte des musées et vous permet, en outre, d’utiliser les transports en commun à votre guise pendant 24 heures ou plus.

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