Rénovation: une maison de rangée à Saint-Trond

29 octobre 2012

Passionnés de déco, Yves et Veerle ont ravivé le charme art nouveau de leur maison. Ils lui ont aussi offert une annexe lumineuse, quelques classiques design et une joyeuse créativité.

De leurs jeunes années à Bruxelles, Yves et Veerle avaient gardé le souvenir de matinées à écumer les puces du Jeu de Balle et, surtout, de l’appartement laekenois où ils ramenaient leurs trésors : plafonds hauts, pièces en enfilade, moulures, doubles portes et lumière maximale... Ils pensaient : “vivre dans une maison de ce genre doit être merveilleux”. Etudes bouclées, le couple s’en va travailler  à Amsterdam. Le temps passe. En 2000, le jeune ménage pense à un futur retour en Belgique. Bruxelles et ses maisons de maître paraissent trop chères. Pourquoi ne pas dès lors faire bâtir dans leur Limbourg natal ? Ils prennent rendez-vous avec un agent à Saint-Trond. Ils garent leur voiture. Et là, juste devant eux,  une maison à vendre. Par curiosité, ils jettent un œil par la fenêtre : “Mais n’est-ce pas de ça dont nous rêvions ?”, s’exclament-ils !

L’appel de la maison

Ils obtiennent de la visiter. “Son âme s’était hélas envolée :  les moulures et autres éléments décoratifs avaient disparu. Au grenier, gisaient toutefois les grandes portes du séjour. Ce genre de choses serait impayable aujourd’hui ! Et nous nous sommes dit : si les portes sont là, la maison peut retrouver de son sens. Nous l’avons achetée”, raconte Yves. Le couple a toujours été au fait des tendances et nouveautés en design et architecture. “Mais cette maison semblait demander à retrouver son esprit d’origine. Bien sûr, ce n’était pas une maison de maître et simplement une petite maison bourgeoise. Il ne s’agirait donc pas d’une authentique restauration”, précise-t-il. N’empêche, le couple se met en quête de moulures. Yves et Veerle trouvent une chatoyante cheminée en plâtre. Ils placent tout eux-mêmes, avec la précieuse aide d’amis. Chaque week-end, ils reviennent d’Amsterdam pour s’attaquer aux planchers, aux portes et aux escaliers... “Nous étions des débutants. Je n’avais jamais tenu une plaque de Gyproc. Mais grâce aux conseils de professionnels, nous avons même pu faire l’électricité nous-mêmes. Je crois d’ailleurs qu’avec de bonnes informations, presque tout le monde peut rénover sa maison lui-même. Et je pense surtout aux jeunes, comme nous à l’époque, au budget serré.”

Contemporain, classique, intemporel

A l’arrière, l’approche devait être plus structurelle. Ce fut l’occasion  d’une touche plus contemporaine. L’architecte John Dericum apporta son écoute et son savoir. “Il nous a suffi de construire un toit et de poser un grand châssis pour obtenir cette cuisine à vivre, devenue le cœur de la maison.” Là, le cachet est plus actuel. Mais tout aussi personnel et, souvent, low budget. Yves et Veerle utilisent des cubes Kewlox et dessinent eux-même une cuisine en inox, réalisée par un artisan local. Dans le bureau, le créateur de meubles Filip Janssens a signé voici peu une armoire. “Il fallait ranger les jeux des enfants, mais aussi une bibliothèque  et un bureau... le tout sur un espace réduit. Filip a compris nos besoins et livré ceci.” Le couple s’est offert quelques pièces design : “J’ai toujours rêvé d’un fauteuil Eames”, confie Yves. “Mais j’ai attendu 15 ans avant de me l’offrir.” Des œuvres d’art sont disséminées ci et là. Yves et Veerle ont bricolé pas mal  de détails poétiques pour leurs enfants, Josse et Ella. Il y a aussi du mobilier chiné pour trois fois rien. “Je sais difficilement passer devant un magasin de déco sans y entrer, je veux être au courant des nouveautés. Je n’achète cependant que ce qui est abordable. Surtout, je ne pourrais pas vivre dans une maison aux airs de show-room. Nous, nous voulions créer une âme.” Well, that’s it !

La maison, dans une petite rue de Saint-Trond.

L’annexe arrière, entièrement vitrée, vue de la terrasse. Dans la cuisine salle à manger, chaises Eames ‘Plastic Armchairs’ (Vitra).

Un rocking chair chiné, du plus bel effet.

La cuisine en inox, réalisée sur mesure par un artisan.

Grand meuble multifonction, imaginé par Filip Janssens.
Au plafond, ‘Still light’ de Nathalie Dewez (Feld).

Dans le séjour aux multiples moulures et au feu de bois Flandria, des œuvres en forme de branches dressées de l’artiste Charly Vanzwijgenhoven. Suspension de Jules Wabbes (Wever & Ducré)