Ma green entreprise: en coulisses avec les créatrices de Redopapers
Pour vous aider à #conso-mieux, GAEL dresse chaque mois le portrait d’entrepreneurs belges qui se bougent et innovent dans le respect des hommes et de la nature. Ce mois-ci : Linde & Tille, fondatrices de Redopapers. Par Annelore De Donder. Photos et vidéo: Charlotte Van Noten.
Redopapers, la 2e vie du papier
Sept ans après son lancement, Redopapers n’est plus à la recherche d’un slogan, mais on verrait bien celui-ci : « Quel beau gâchis ! » Une petite phrase qui résume parfaitement l’idée qu’ont eue Tille Lingier et Linde Luyten, 30 ans toutes les deux. C’est en découvrant la quantité de papier sacrifiée à chaque nouveau projet d’impression d’affiches, de flyers ou de dépliants que les deux graphistes ont voulu donner à ce bien précieux une fin de vie plus raisonnée. Elles fabriquent des agendas, des carnets et des listes de tâches aussi jolis que durables. Sur le site de Redopapers, on peut lire : « Un nouveau regard sur les déchets. »
Expliquez- nous ce que vous entendez par là.
LINDE « Redopapers est parti de l’idée qu’il est dommage de jeter les papiers qu’on utilise pour les prototypes et essais d’impression. Une montagne de déchets qu’il faut valoriser. D’emblée, nous avons perçu le potentiel de ces jolis papiers perdus. »
TILLE « Notre point de départ était donc esthétique. Nous voulions juste récupérer ces découpes et en faire un truc joli. Mais nous avons rapidement pris conscience que cette approche durable allait nous mener beaucoup plus loin. En tant que graphistes, nous savions à quel point certains types de papier sont précieux. Et quand vous voyez ces trésors dans une poubelle, ça fait réfléchir. »
LINDE « Nous n’avons rien à reprocher aux imprimeurs ; ces déchets sont inhérents au système. Nous avons juste eu envie de le changer en évitant le gaspillage et en économisant ce beau papier. »
« Face au succès de ce coup d’essai, notre projet s’est transformé en une véritable entreprise à laquelle nous avons pu nous consacrer à temps plein. »
TILLE « Au départ, nous voulions créer des agendas hebdomadaires, des calendriers détachables et des listes de tâches destinés à être vendus dans une boutique éphémère. Nous nous étions fournies dans un centre de copie et une imprimerie à proximité de chez nous. Mais face au succès de ce coup d’essai, notre projet s’est transformé en une véritable entreprise à laquelle nous avons pu nous consacrer à temps plein. »
Vous utilisez du papier de qualité. Comment le choisissez-vous et où ?
LINDE « Nous avons un réseau de graphistes. Nous savons où sont faites les belles choses. Certaines maisons de la culture nous fournissent en surplus de papier. Nous repérons aussi des œuvres graphiques en parcourant la ville à vélo. Quand on voit des bannières dans la rue, on les scrute pour trouver des morceaux à découper. C’est plus fort que nous.»
Ce que vous faites, ce n’est pas vraiment du recyclage...
TILLE « Le recyclage est un processus intensif qui consomme beaucoup d’eau et d’énergie. »
LINDE « Cela nécessite de la pâte de papier neuve. Pour un bon mélange, il faut s’approvisionner dans différents pays. »
TILLE « Ce qu’on ignore souvent, c’est qu’une grande partie du papier qui entre dans ce type de compositions est encore utilisable. Notre objectif est de lui donner une seconde vie plutôt que de le recycler. Nous allongeons le cycle plutôt que de stopper le processus. »
Avec la collaboration de Volvo.
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