Ma green entreprise: en coulisses avec le créateur de Skolto
Pour vous aider à #conso-mieux, GAEL dresse chaque mois le portrait d’entrepreneurs belges qui se bougent et innovent dans le respect des hommes et de la nature. Ce mois-ci : Sam, de Skolto. Par Annelore De Donder. Photos et vidéo: Charlotte Van Noten.
Voyage écolo avec Skolto
Skolto — « explorateur » en espéranto — est un nom qui cadre parfaitement avec l’esprit et la philosophie du projet de Sam De Bruyn, pionnier dans le créneau du voyage écologique. « J’espère que Skolto sera le moteur d’un vrai changement », nous explique-t-il.
Vous souvenez-vous de moments précis où vous vous êtes dit : « Notre planète ne va pas bien du tout » ?
« Mon voyage en Inde... Ma sœur y a vécu pendant un an et nous sommes allés la voir là-bas, loin des sentiers touristiques balisés. Il y avait une odeur constante de plastique fumant dans les villes et les villages. Il n’y a pas de système de collecte des ordures là-bas ; tout est jeté sans être trié au préalable, puis brûlé. C’est horrible. La deuxième fois, c’était en Islande. Nous nous tenions devant un glacier où un simple panneau indiquait jusqu’où arrivait la glace dix ans auparavant : cinq cents mètres plus haut qu’aujourd’hui. Ça a été une prise de conscience très forte : nous réalisions tout à coup que dans dix ans, il n’y aurait plus de glacier. »
Les personnes soucieuses de l’environnement pointent souvent du doigt les voyageurs...
« Et je ne pense pas que ce soit un mal. J’ai tenu un blog de voyage pendant un certain temps, puis j’ai reçu des commentaires d’abonnés : “Tu dis que tu es écolo, mais tu prends tout le temps l’avion.” Ces gens avaient raison. Ce n’était effectivement pas la chose
à faire. J’ai commencé à chercher comment continuer à voyager sans laisser une empreinte écologique trop importante. Certains pensent qu’on ne peut plus tout se permettre, mais je veux prouver qu’on peut continuer à faire ce qui nous fait plaisir si l’on est conscient de l’impact de nos actions. Par exemple, si l’on choisit de prendre l’avion, on peut essayer de compenser avec d’autres options plus respectueuses de l’environnement. Parce que voyager ne se limite pas au moyen de transport que vous utilisez. Chaque objet que vous achetez a un impact sur la planète. Cette approche vous permet de ne pas tout sacrifier. Les accessoires de voyage écologiquement responsables et de haute qualité peuvent également avoir un impact positif sur l’empreinte écologique de vos déplacements. »
« Nous pouvons créer une dynamique afin que les entreprises et les gouvernements réalisent que l’investissement écologique en vaut la peine »
Votre boutique en ligne est précisément centrée sur ces produits.
« Il y avait déjà pas mal de boutiques où des articles durables étaient proposés. La particularité de Skolto, c’est que nos accessoires de voyage sont spécifiquement sélectionnés pour leur durabilité et que vous pouvez tout trouver sur un seul site. Nous vivons dans un monde qui bouge très vite ; d’ici dix ans, on rira de ce qu’on appelle aujourd’hui “durable”. C’est pour ça que je veux proposer en permanence de nouveaux produits, matériaux et technologies à nos clients. Mon premier objectif est d’inspirer pour, en définitive, susciter cette prise de conscience. »
Les écoscores que vous attribuez à vos produits y contribuent-ils ?
« Lorsqu’on parle durabilité, je pense qu’il est très important d’être transparent. Sinon, c’est juste du marketing sans réel fondement. Je suis content de voir que le consommateur n’est pas dupe et qu’il se rend très vite compte si quelque chose est du pur greenwashing. Pour que tout soit très clair, j’attribue un écoscore à chaque produit de la collection. 5 indique qu’un produit est totalement durable. À l’inverse, 1 signifie que la marque pourrait faire encore plus d’efforts — par exemple à cause de matières premières non durables, d’emballages en plastique inutiles, non recyclables... Tout le monde envisage cette notion de durabilité sous un angle différent. Ces paramètres reflètent mes propres priorités. Un produit qui n’est pas fabriqué à partir de matériaux recyclés mais qui dure 250 ans peut être, à mon sens, considéré comme durable. C’est aussi la preuve qu’il n’est pas obligatoire de tout changer d’un coup dans notre manière de vivre. Chaque petit pas peut faire la différence. »
À l’échelle globale, nos petits pas peuvent-ils vraiment changer les choses ?
« Nous pouvons créer une dynamique afin que les entreprises et les gouvernements réalisent que l’investissement écologique en vaut la peine. Ils ont toutes les cartes en main. Il ne reste plus qu’à passer à l’action ! De plus en plus d’entrepreneurs deviennent les ambassadeurs de cette durabilité en prouvant qu’elle peut être rentable. Je crois sincèrement que ça rapportera à long terme ; d’ici une dizaine d’années, les clients ne consommeront plus que dans ce sens. Les entreprises qui doivent encore opérer cette transition ont tout intérêt à le faire dès maintenant. Les petits pas que nous faisons ont aussi le mérite d’inspirer les prochaines générations. Si vous emportez un produit durable avec vous en voyage, vos enfants vont naturellement prendre de bonnes habitudes. Et si cela les pousse à devenir des experts en thématiques liées à l’environnement, alors mission accomplie ! »
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