3 excellentes raisons de s’attabler au Château du Mylord, à Ellezelles

Laura Swysen

29 octobre 2024

Pour une parenthèse gastronomique hors du temps, on file au Château du Mylord, la nouvelle résidence du chef Martin Simonart et son épouse, Nuria.

Quand on aperçoit les paysages enchanteurs joliment vallonnés du Pays des Collines, on comprend aisément pourquoi Martin Simonart y a posé ses valises. Le jeune chef qui a fait ses armes dans des maisons étoilées françaises et belges (comme le Grand Écuyer, Chabichou ou l’Air du Temps) est tombé sous le charme de la magnifique demeure du Château du Mylord, un élégant manoir anglo-normand datant de 1861 et son vaste domaine verdoyant de 3 hectares. La majestueuse bâtisse était l’ancienne ère de jeu du chef doublement étoilé Jean-Baptiste Thomaes, qui a empreint le lieu de son aura pendant plus de quatre décennies. Un passage de flambeau qui aurait pu terrifier bon nombre de talents, mais pas le nouveau maître des lieux qui a rapidement réussi à imposer son style de haute voltige et ses associations de saveurs uniques en leur genre.

La cuisine de Martin Simonart

S’attabler au Château du Mylord, c’est se laisser embarquer par la palette de saveurs chatoyante, subtile et complexe de son nouveau chef, Martin Simonart. Oubliez les dîners gargantuesques baignant dans les sauces grasses et épaisses, le chef propose une cuisine raffinée et équilibrée qui fait la part belle aux produits nobles, tout en laissant une grande place au végétal. Une cuisine nouvelle génération évoluant au rythme des saisons qui contraste à merveille avec le patrimoine qui l’abrite.

Si le manoir pourrait inspirer une cuisine classique, Martin Simonart réveille les lieux avec des associations hautement créatives. Associer huître, chocolat blanc, kiwi, avocat et gin vous paraît étonnant? Les doutes seront vite éclipsés par les techniques du chef et son sens de l’équilibre. Tartare de veau à l’oseille et aux algues, ceviche d’églefin et guacamole aux petits-pois ou encore homard parfaitement cuit nappé d’une sauce à la casseille et piquillos : d’un coup de couteau bien aiguisé, le chef transforme les idées déroutantes en associations bluffantes. Impossible de ne pas mentionner le plat de résistance : un cochon de lait décliné de la tête (pressée) aux pieds (en croquette), en passant par un filet rôti aux girolles et un jambon grillé en tacos garni d’un chutney de mangue bien fondant. Quand on vous dit que le chef a un don pour les associations qui sortent de l’ordinaire!

Une cave à vins exceptionnelle

Epicuriens indécis, on vous conseille de ne pas consulter la carte des vins de l’établissement et de faire une confiance aveugle au sommelier : le prestigieux château peut se targuer de posséder près de 1000 références différentes! Des cuvées provenant de domaines historiques comme le Château Cos d’Estournel ou Romanée-Conti ainsi que des bouteilles provenant de jeunes vignobles plus modestes installés aux quatre coins du globe merveilleusement associées par le sommelier.

Un cadre qui laisse rêveur

Attention, petit avertissement: se poser le temps d’un lunch ou d’un dîner dans cet établissement gastronomique qui, selon nous, ne tardera pas à décrocher sa première étoile, c’est risquer d’y passer son après-midi (ou plutôt sa journée), tant le lieu bénéficie d’un cadre somptueux: en été, on se délecte de ce menu gastronomique sur la grande terrasse, en se laissant bercer par le chant des oiseaux, en hiver, on se cale près de la grande cheminée ouverte tout en admirant la déco chic et épurée.

Et on ne vous a même pas parlé de l’accueil chaleureux, souriant et professionnel de Nuria, l’épouse du chef. Bref, cessons de « dithyramber », vous l’aurez compris, l’adresse est une fabuleuse escale pour s’offrir une délicieuse parenthèse gastronomique dans le Hainaut. « Allez revenez au Mylord, vous asseoir à sa table. La cuisine y est d’or… », chantonne-je en quittant le pays des collines, inspirée par la grande Edith.

· Le Château du Mylord, Rue Saint-Mortier 35, 7890 Ellezelles.