Dans le budget des couples: Lise et Sandro, entre party et économies
Dans le GAEL de novembre, trois ménages nous disent tout sur comment ils gèrent le coût de la vie et équilibrent dépenses et plaisirs. Par Evelien Roels, avec la collaboration de Marie Honnay. Illustration: Gorgeous Georges Studio.
Lise et Sandro sont ce qu’on appelle des « dinkies » : « double income, no kids ». Ils ont chacun un bon salaire, n’ont pas d’enfant et leur loyer est bas. Ils peuvent se considérer comme chanceux, mais malgré ça, ils s’inquiètent pour l’avenir.
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SITUATION
• Elle travaille comme agent de communication, lui est ingénieur.
RENTRÉES ET DÉPENSES
• Salaires nets : +/- 4 200 euros.
• Loyer : 600 euros.
• Énergie : 160 euros.
• Courses alimentaires : 400 euros.
• Loisirs : 35 euros.
ILS ÉCONOMISENT SUR...
• L’eau, en diminuant au maximum le temps de la douche.
• Les petits plaisirs un peu chers (un parfum, une très bonne bouteille d’alcool...), qu’ils mettent sur leurs listes de cadeaux de Noël et d’anniversaire.
Le témoignage de Lise et Sandro
Lise : « Sandro et moi venons tout juste d’entrer dans la vie active. Grâce à notre master, nous avons pu décrocher un bon salaire de départ. Je gagne 2 500 euros bruts, plus une compensation pour mon téléphone portable et la connexion Internet à la maison. Sandro peut compter sur 3 000 euros bruts, avec quelques avantages en nature. Nous ne pouvons donc pas nous plaindre. Comme pour la plupart des gens, les dépenses les plus importantes concernent le loyer et l’énergie. Même si nous avons aussi de la chance dans ce domaine puisque nous louons un studio à mes parents. Le loyer n’est que de 600 euros par mois. Nous nous chauffons à l’électricité. Cela semblait être un inconvénient il y a trois ans, mais maintenant, nous savons que nous avons fait le bon choix. C’est fou comme le monde a changé. Notre avance vient de passer de 86 à 160 euros par mois. J’espère que ce sera suffisant pour couvrir notre consommation. En principe, je peux travailler de chez moi deux à trois jours par semaine, mais je prévois d’aller plus souvent au bureau l’hiver prochain. J’ai lu que je pouvais économiser environ 18 euros par jour rien que comme ça. »
FÊTE OU ÉCONOMIES ?
Lise : « Nous n’avons pas de voiture. C’est l’avantage d’habiter en ville : tout est à proximité. Mon copain va au bureau à vélo et je prends les transports en commun. Je remarque que nos amis font attention, tout comme nous, à ce type de dépenses. Hormis ceux qui ont un véhicule de société, personne dans notre entourage n’a sa propre voiture. Pour les gens de notre génération, ce poste est absolument hors de portée. Surtout maintenant, avec les prix élevés du carburant. L’augmentation du coût de la vie, c’est lorsque je fais les courses que je la ressens le plus. Je fais très attention à ce que j’achète. Je privilégie les marques “budget” et je garde les promotions à l’œil.
« C’est typique de notre génération, je crois : nous préférons nous priver de choses matérielles plutôt que d’expériences »
Je suis aussi très attentive aux dépenses liées à nos loisirs. Les longs voyages ne sont pas envisageables pour le moment. Mon seul passe-temps, c’est le fitness, qui me coûte 35 euros par mois. Nous aimons nous retrouver entre amis, mais avant chaque sortie, nous nous posons toujours la question : pouvons-nous nous permettre ce plaisir ou est-il plus raisonnable d’économiser cet argent ? Habituellement, on opte pour la première solution. C’est typique de notre génération, je crois : nous préférons nous priver de choses matérielles plutôt que d’expériences. Les vêtements et le maquillage ne m’intéressent de toute façon pas vraiment. »
UN JOUR PROPRIÉTAIRES ?
« Une question qui nous préoccupe beaucoup, c’est de savoir si nous pourrons un jour acheter notre maison. Pour obtenir un prêt, vous devez avoir en moyenne 57 000 euros d’apport. Sans compter l’aménagement et les éventuels frais de rénovation. Comment fait-on pour rassembler une telle somme ? Nous aimerions bien pouvoir au moins déménager l’année prochaine dans un appartement un peu plus grand, mais on est découragés. Dans notre ville, beaucoup de loyers grimpent jusqu’à 1 400 euros. Quand vous déboursez chaque mois un tel montant, vous ne pouvez plus économiser pour une maison. Nous envisageons un système de colocation. Cela réduit les coûts, mais vous perdez beaucoup d’intimité. En fait, c’est fou de penser que, alors que nous travaillons tous les deux, nous devons à ce point stresser pour maintenir notre budget en équilibre. Je me demande vraiment comment font les gens qui ont des enfants ou un petit revenu. »
Découvrez ce dossier en intégralité dans le GAEL de novembre, disponible en librairie.
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