Rencontre: Soldout, électrons libres de la scène musicale belge
Après une tournée en Chine, Charlotte et David, du groupe électro-pop Soldout, reviennent avec un 5e album rythmé et mélancolique, synthétique et organique. Rencontre avec le couple le plus attachant de la scène belge, en constante phase de mutation. Par Isabelle Blandiaux.
En cinq albums, votre musique a beaucoup évolué et surtout ralenti. Cela correspond-il à un nouvel état d’esprit?
Charlotte: «Ralentir notre musique lui donne un côté hip-hop qui n’était pas voulu à la base mais qui est dans l’air du temps. On avait envie de se détacher du son eighties et des synthés, mais pas complètement parce que cela fait partie de nous. Les tempos lents amènent une énergie plus concentrée. J’ai l’impression qu’on assume plus, aussi. Avec le temps, on grandit, on accumule de l’expérience, donc on est plus sûrs de nous. Cet album s’est fait de façon beaucoup plus sereine qu’avant. Une sérénité liée au fait qu’on a travaillé avec quelques personnes extérieures. C’est parfois tendu dans notre couple dans les moments de stress. Avoir une troisième personne permettait de trancher les désaccords en évitant les disputes. On a intégré de la batterie à nos morceaux. Jouer avec un batteur en live va changer notre dynamique. Nous avons besoin de nous renouveler.»
David: «On se met moins la pression. Et comme on est notre propre label, cela nous laisse plus de place et de latitude. Le tempo plus lent nous a donné la possibilité de traiter la voix différemment, de lui donner une autre place. On l’a mieux trouvée.»
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La relation amoureuse reste votre principale source d’inspiration?
Charlotte: «Oui, mais pas juste la relation amoureuse qui se passe bien... Beaucoup de couples proches se sont séparés dans mon entourage: Call me out parle de ça. My Love évoque une façon d’aimer qui est hors norme. Oppression est plus politique sans être trop explicite. Je me pose énormément de questions et j’aime la pensée philosophique. Dune est une succession d’interrogations du type « Where do I go? What do I know?”»
David: «Nous avons une fragilité, une sensibilité exacerbées par rapport à ce qui se passe autour de nous. Notre empathie est surdéveloppée. Quand on écrit, on peut facilement se mettre à la place des autres.»
Le fait d’être un groupe mais aussi un couple, qu’est-ce que ça change?
David: «Pour le groupe comme pour le couple, on doit parler souvent, être vigilants. Tout ne va pas tout seul. Même si on va dans la même direction et qu’on fait la même chose, on a parfois des envies qui divergent. On doit rééquilibrer ça. Cela amène à des concessions. Une fois qu’elles sont faites, on peut continuer à avancer. On est complémentaires dans notre façon de faire la musique et dans la vie aussi.»
Quel est, selon vous, l’endroit idéal pour écouter votre disque?
Charlotte: «L’endroit où j’ai préféré l’écouter, c’était dans le parc de Forest, avec un bon casque. Pour avoir le contraste entre musique synthétique et nature. Dans la voiture ça marche toujours bien aussi.»
David: «Comme il est assez varié, il n’y a pas vraiment de lieu plus qu’un autre. On a choisi l’ordre des morceaux pour créer un effet face A et face B, qui se retrouvera sur le vinyle: chaque face aura sans doute son moment, en fonction de l’humeur.»
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