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8 livres à embarquer dans votre sac de voyage pour les vacances

Un livre par semaine, quatre évasions sur le mois, huit livres pour votre été. Londres, Paris, Venise, Jakarta ou une île perdue d’Irlande sans quitter votre sofa où il fait toujours bon se chiller, l’été sera divertissant quelle que soit la météo. Par Nicky Depasse.

8 livres pour les vacances

Île était une fois

Île était une fois

Île était une fois

En 1938, une baleine s’échoue sur la plage d’une petite île galloise à la population déclinante. Quelques jours plus tard, quand un couple d’Anglais y débarque pour la voir, il provoque la fascination de Manod, la fille de 18 ans d’un pêcheur qui les a accueillis sur la plage. Au fil des pages et des jours, plongée, dans le quotidien pourtant difficile d’une petite communauté isolée en proie à un climat et quotidien rudes, on se prend à vouloir la rejoindre, tout en comprenant l’envie folle de cette jeune fille de partir pour le continent, la ville, s’épanouir dans les rencontres avec une foule de gens, habillés à la mode, et le confort d’un monde moderne idéalisé, à tort ou à raison.

  • SUR L’ÎLE, ELIZABETH O’CONNOR, 259 P, Éd JC Lattès.

De la beauté

De la beauté

De la beauté

Le Belge François Wautelet nous offre des recueils de nouvelles magnifiques qui forment de véritables appels d’air rafraîchissant dans notre vie de lectrices, des parenthèses dans l’industrie formatée de l’édition. Il y a de la poésie dans le malheur de ce père dont la fille a déserté la maison comme une disparue ou la peine de cette journaliste, blessée par l’annulation brutale de l’interview par une actrice sublime et adulée. Et je me surprends à m’impatienter de la suite du livre, en filant vers la table des matières, pardon, des nouvelles, me réjouissant de titres comme La mécanique du carrousel à l’arrêt, La chanson du cerisier ou La nébuleuse du papillon violet.

  • LA POÉSIE DES CICATRICES, FRANÇOIS WAUTELET, 186 P.

Soudain cet été

Soudain cet été

Soudain cet été

La fin des vacances approche quand un matin, on découvre sur les rives du lac d’Annecy le cadavre d’une femme assassinée. Les soupçons de nombreux habitants ne tardent pas à se focaliser sur un trentenaire marginal, bien connu dans la région. Chacun explique sa version, sa théorie qui accable ce coupable idéal mais ce faisant, tous en racontent beaucoup plus sur eux et la communauté qu’ils forment. Si vous connaissez Olivier Adam, auteur révélé par Je vais bien ne t’en fais pas et nommé aux César pour Welcome, vous savez comment il peut nous plonger dans le malheur et le désespoir de gens ordinaires avec force et empathie. Cet été, il s’agit de meurtre, de suspicion et du regard des autres. Le résultat n’en est que plus fort.

  • IL NE SE PASSE JAMAIS RIEN ICI, OLIVIER ADAM, 362P, Éd Flammarion.

Les malheurs d’Alice

Les malheurs d’Alice

Les malheurs d’Alice

Pour celles qui aiment découvrir des auteures au talent reconnu mais qui ont été oubliées avec leur époque, Robert Laffont réédite deux anciens romans de Barbara Comyns. Cette écrivaine anglaise a connu le succès à la quarantaine, lorsqu’après la guerre, un de ses amis ayant découvert le manuscrit d’un des romans qu’elle gardait pour elle, lui a conseillé de le faire éditer. Son écriture moderne puise pourtant dans ses racines d’enfant du début du siècle, des histoires dramatiques sur lesquelles planent l’ombre de Peter Pan ou Mary Poppins. Ainsi de la petite Alice Rowlands qui s’invente des dons imaginaires pour s’évader du monde rigide et ennuyeux d’un père brutal.

  • LES INFORTUNES D’ALICE, BARBARA COMYNS, 236P, Pavillons Poche, Ed Robert Laffont.

Follow Me

Follow Me

Follow Me

Une followeuse obsessionnelle raconte comment elle a réussi à se rapprocher d’une des influenceuses les plus suivies d’Instagram. Ce premier roman de Camille Yolaine, elle-même instagrameuse, n’est pas une histoire de stalker de plus ni un pamphlet contre la vacuité des réseaux sociaux. Si on se régale des moments où on voit Lou mettre en scène sa vie, son quartier, telle une scénariste styliste réalisatrice, on se retrouve dans la manière où nous sommes nous-mêmes influencées par l’image d’un restaurant ou d’un lieu de vacances vu sur Insta. Mais on prend aussi la mesure de ce que la personne instagrameuse devient un objet commentable voire une cible pour ceux et celles qui sont fascinés par un quotidien magnifié. Bref, J’aime est amusant autant qu’oppressant.

  • J’AIME, CAMILLE YOLAINE, 167P, Éd Albin Michel.

Philosofa

Philosofa

Philosofa

Si vous culpabilisez quand vous vous réfugiez dans votre canapé, blotissez-vous dans le vôtre avec cet essai. Même en plein été, il va vous dédouaner des préjugés non seulement en évoquant l’image d’un Truman Capote dans son fauteuil, Nabokov sur son canapé ou Proust qui faisait de son lit un bureau. Se reposer est aussi une nécessité de l’existence, il faut déculpabiliser les moments d’inactivité et en cela, le canapé doit être considéré comme l’ami bienveillant de notre maison ou appartement. Ne rien faire ne signifie pas nécessairement perdre son temps, c’est ouvrir une porte sur notre imaginaire, le spectacle de nos rêves éveillés ou endormis. Et puis, le canapé est aussi le meilleur ami des lectrices.

  • PHILOSOPHIE DU CANAPÉ, STEFANO SCRIMA, 115P, Bibliothèques Rivages.

Evasion

Evasion

Evasion

Cap sur Batavia. Nous quittons Amsterdam en bateau avec Eva, 18 ans, récemment mariée au gouverneur général de cette ville. En 1630, pour rejoindre l’actuelle Jakarta, capitale de l’Indonésie, alors les Indes néerlandaises, il faut naviguer durant sept mois. Trois ans plus tard, Eva revient avec la triste histoire d’une famille décimée et d’un mari qui a abandonné sa belle humeur et sa spiritualité pour devenir un cruel stratège et un homme brutal. Le monde des puissants, la passion des voyages à l’époque des conquêtes coloniales sont pour racontés par Simone van der Vlugt côté hollandais, sur une autre route des Indes. Et comme toujours avec elle, c’est édifiant, passionnant et touchant, vécu par une héroïne perdue dans un monde baroque et violent.

  • LA ROUTE DES INDES, SIMONE VAN DER VLUGT, 361P, Éd Philippe Rey.

La perle de la Lagune

La perle de la Lagune

La perle de la Lagune

Un été à Venise, on ne dit pas non. Qui plus est au coeur de la Renaissance, époque où elle était encore le centre du commerce mondial. Mais pas question de Palais des Doges ou de Ponte Rialto dans ce merveilleux roman puisque l’auteure de La jeune fille à la perle nous invite à vivre le parcours particulier de la fille d’un verrier de Murano, une autre île de la lagune, à trente minutes de gondole de la Place St Marc. Dans ce monde où les hommes commandent, Orsala, qui a grandi dans un atelier rempli de vases et de lustres destinés à partir par la mer pour Amsterdam ou Constantinople, va s’émanciper en créant des chefs-d’oeuvre de verre pour sauver les siens de la ruine.

  • LA FILEUSE DE VERRE, TRACY CHEVALIER, 437P, Éd La Table Ronde

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