6 livres coups de coeur à (s’) offrir à Noël

Quand les membres de la Ligue de l’Imaginaire vous invitent au pire des Noëls, que ce soit à la messe de minuit ou au moment de déballer les cadeaux, il faut en effet s’attendre au pire. Vingt et une horribles histoires inédites de Noël par Franck Thilliez, Maxime Chattam, Barbara Abel, Mireille Calmel ou encore Bernard Werber, autant de raisons de mettre sous tension vos nuits les plus longues de l’année. Tout cela est au profit d’une oeuvre, Le rire médecin, et au petit prix d’un livre de poche. Autant de stars de la littérature dans les pages d’un même livre, oui, cela ne peut être que Noël.

• LE PIRE DES NOËLS, LA LIGUE DE L’IMAGINAIRE, 282P., Ed. LE LIVRE DE POCHE.

L’Art et le monde de la mode se rejoignent quand Sophie Fontanel nous fait visiter le Louvre, s’arrêtant devant 160 oeuvres illustres, vieilles pour certaines d’entre elles, de plusieurs millénaires. Et si le quotidien du Louvre, n’était finalement qu’un défilé de mode ? Un jour faste où les grands créateurs s’affichent encadrés aux yeux du monde. Car à l’image de la mode, chaque modèle a une histoire comme la Joconde, une Néréide romaine antique ou un ange de Raphaël. Autant d’histoires que Sophie Fontanel nous raconte, lâchant la bride d’une inspiration qui invite la Team Louis Vuitton dans un tableau du XVII° ou le célèbre portrait de Louis XIV dans un Photocall. Un beau livre vraiment pas comme les autres, qui n’est pas à la mode mais est la mode.

• DÉFILÉ AU LOUVRE, SOPHIE FONTANEL, 341P., Ed. SEGHERS.

Bienvenue dans un monde où vous allez vous sentir bien : une librairie dans un quartier de Séoul, où la fureur de la réussite ne vient pas distiller son lot de stress et de fatigue. Chez Yeong-ju, on trouve le livre qui va nous réconcilier avec notre vie. On se pose aussi, et on boit le café préparé avec passion par le barista Min-jun. Un roman Feel Good de première classe qui évoquera sans doute une librairie dans le monde où vous avez eu l’impression d’être au paradis mais qui, en plus, vous familiarisera avec le quotidien de la capitale sud-coréenne. Il ne se passe jamais rien de particulier dans cette librairie du bout du monde, sauf peut-être que ses habitués y ont compris que la seule chose importante est, comme l’a écrit Tolkien, de savoir comment nous allons occuper le temps qui nous imparti, en toute sérénité.

• BIENVENUE À LA LIBRAIRIE HYUNAM, HAWANG BO-REUM, 352P., Ed.PICQUIER.

Si on connaît l’histoire de Georges Sand ou de Colette, contraintes par la société de signer leurs oeuvres d’un nom d’homme ou d’utiliser leur mari comme prête-nom, celle de la quarantaine d’autres qui y ont été également soumises au cours des derniers siècles est édifiante de répétition. Un mari qui refuse l’émancipation de sa femme ou de sa (ses) fille(s), un éditeur qui craint de vendre beaucoup moins de livres avec une signature féminine, une société qui refuse de croire une femme capable d’écrire un texte aussi fameux. La longue liste d’histoires de femmes masculinisées pour être éditées, dressée par Catherine Sauvat est une invitation au voyage dans de nombreux destins. C’est non seulement une leçon de vie mais aussi un focus sur une histoire récente où l’homme se voulait seul maître à bord, seul capable de suivre un cap. Et que d’écrivaines oubliées, cachées derrière, ou perdues au milieu de noms d’hommes. Un cadeau de Noël non pas militant, mais instructif.

• ILS SONT ELLES, CATHERINE SAUVAT, 303P., Ed. FLAMMARION.

Un été 1985 au coeur de la Normandie. Des manoeuvres de l’armée et des apparitions d’objets volants non identifiés allant jusqu’à des rencontres du troisième type. Délires d’un agriculteur alcoolique et vieillissant ou imagination débordante de jeunes qui ont vu le récent film de Spielberg ou La soupe aux choux ? Ce roman bâti à la manière de la Nouvelle Vague, vingt ans plus tôt, La disparition de Sainte Catherine est une somme d’extraits de journaux intimes de jeunes de la région, de PV de gendarmerie, d’articles de presse ou de retranscriptions d’infos télévisées régionales qui raconte une histoire particulière. Que s’est-il passé cet été 1985 dans cette région de France si tranquille ?

• 1985, LA DISPARUE DE SAINTE CATHERINE, RITA BELKHAYAT et CHRISTOPHE HERMIER, 164P., Ed. COMPLICITÉS.

Si le nouveau roman du très attachant Michaël Uras nous emmène dans une chambre d’hôpital occupée par un enfant, ne craignez pas les larmes. Marco vous raconte son séjour à sa manière, c’est-à-dire pleine de drôlerie et de poésie, mais il tire aussi le portrait de sa famille, décrivant une vie tantôt rêvée, tantôt réelle, avec la spontanéité d’un jeune garçon dont la place n’est pas entre quatre murs blancs. Marco s’adresse à nous comme ces enfants qui s’imaginent les acteurs d’une série centrée sur eux, ce qui lui donne une certaine distance par rapport à ce qu’il vit, à qui il est. C’est vrai qu’il commence à compter les moutons pour trouver le sommeil dans des nuits aussi vides que les journées qui s’enquillent mais il finit par les conter plus qu’il ne les compte. Il n’a d’ailleurs jamais été doué pour les maths à l’école, et offre plus de prédispositions pour les histoires. Alors, il nous les raconte. Amusant, touchant et poignant.

• DES MOUTONS PLEIN MA CHAMBRE, MICHAËL URAS, 265P., Ed. LA BELLE ÉTOILE.