Auteurs en vacances: que lit Barbara Abel à la plage?
Pourquoi se contenter du dernier best-seller ou d’un roman de plage insipide quand on peut vivre une histoire inoubliable? Trois auteurs à succès jouent les libraires pour transformer non seulement notre été, mais aussi notre façon de voir, de penser et d’aimer. Après Joël Dicker, découvrez les lectures de vacances de la romancière belge Barbara Abel!
Vivant et efficace
Spécialiste belge du thriller psychologique familial, elle a publié en mai son douzième roman, Je t’aime (éd. Belfond), une histoire d’amour, de vengeance et d’angoisse. On attend avec impatience la sortie sur les écrans de Duelles courant 2018, l’adaptation au ciné de son roman Derrière la haine (éd. Pocket).
Que recherchez-vous dans les livres?
Je suis une lectrice standard, je lis lentement et j’ai besoin d’être embarquée dans un univers. Je suis aussi très sensible au style, je ne parle pas de phrases alambiquées mais de quelque chose de fluide, de vivant, d’efficace et de simple. Depuis que j’écris, mon rapport à la lecture a changé. Avant, mes émotions en tant que lectrice étaient beaucoup plus fortes et passionnelles. Ça m’arrivait même de pleurer. Ce qui est très rare aujourd’hui. Peut-être parce que je connais plus la mécanique du truc.
À quoi ressemblera votre été?
Mon roman est sorti en mai et donc cet été, je ne compte pas me mettre de pression. Je vais être beaucoup plus disponible psychologiquement. On part en Crète en famille et je vais quelques jours à Naples avec ma maman. Je sens que ça va être assez cool.
Un roman à conseiller pour une plage déserte?
Je suis en train de lire Bissextile (éd. Robert Laffont), le dernier roman d’Eric Russon, dont l’histoire est très prenante. Le style est fluide avec de petites réflexions très justes par-ci par-là. Il y a plein d’images qui me touchent et je me rends compte du boulot qu’il y a derrière. Je pense que ce serait parfait sur une plage déserte car une partie de l’histoire se passe justement dans une maison isolée au milieu des dunes.
« Je lis beaucoup les livres des copains quand je pars en vacances. »
Un roman à conseiller pour un aéroport bruyant?
Un parfum d’amertume de Paul Colize (éd. Pocket). C’est un polar qui va droit au but, avec des formules très efficaces. J’adore son personnage principal, Antoine Lagarde, qui revient dans quelques-uns de ses romans et qui a un côté décalé et humoristique, un peu à la OSS 117. Il lui arrive des trucs monstrueux et il réussit toujours à garder son chic. C’est idéal pour un aéroport parce que ça déménage, il n’y a pas de temps mort.
Un roman à conseiller à un ami qui ne lit qu’un livre par an (en vacances)?
Il y a un livre que j’ai dévoré et qui est presque à la base de ce que je fais, même si je ne
savais absolument pas que j’allais devenir romancière quand je l’ai lu, c’est La Maison près du marais d’Herbert Lieberman. C’est un livre qu’on ne lâche pas et l’histoire est très simple, elle tient sur timbre-poste et pour moi, c’est une qualité. Les scénarios compliqués sont des scénarios faibles. C’est un couple de retraités américains qui vit à l’écart, dans une maison au milieu de nulle part. Un jour, un jeune gars vient réparer leur chaudière. Le type va rester et s’installer dans leur cave. Il y a une sorte de menace, mais on ne sait pas vraiment d’où elle vient.
Un livre qui vous a donné envie de faire vos valises pour une destination précise?
J’ai fait un road-trip aux États-Unis avec mon compagnon et j’étais en train de lire Les Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain. Dans le livre, les personnages font un voyage en ballon et par hasard, il se trouve que nous suivions la même route qu’eux. Nous avons même un peu dévié de notre itinéraire pour coller à l’histoire. J’étais dans le paysage du livre que lisais et c’était très fort.
Le livre que avez prévu de mettre dans votre valise?
Je lis beaucoup les livres des copains quand je pars en vacances. Il y a le nouveau roman de Karine Giebel, Toutes blessent, la dernière tue (éd. Belfond), qui parle d’esclavagisme moderne. Elle a un univers très noir, très dur, le genre de lecture dont on ne sort pas indemne. Je vais aussi emporter Isla Nova (éd. Fleuve), le dernier roman de Jérôme Camut et Nathalie Hug. C’est un couple incroyable qui écrit des thrillers. Ils ont une manière de travailler très spéciale.
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