Auteur en vacances: que lit Joël Dicker à la plage?
Pourquoi se contenter du dernier best-seller ou d’un roman de plage insipide quand on peut vivre une histoire inoubliable? Le roi du polar Joël Dicker nous glisse ses lectures préférées pour l’été.
Que recherchez-vous dans les livres?
Je suis plutôt assez ouvert, car ce que je recherche dans les romans, c’est l’évasion et la possibilité de vivre un nombre de vies illimité. Que je lise un roman d’aventure ou un roman d’amour, ce qui est important, c’est que je puisse me projeter dans un autre univers. J’écris aussi parce que j’aime lire, pour moi c’est directement lié.
Un roman à conseiller pour une plage déserte?
Si j’avais droit à un seul ouvrage, je prendrais un dictionnaire. Une fois que vous avez lu deux fois de suite un roman, c’est bon, vous l’avez lu, alors qu’avec le dictionnaire, c’est illimité. Aujourd’hui, on l’a tous un peu laissé tomber et on recherche les mots sur Google, alors que chercher l’orthographe du mot dans un dictionnaire en papier, c’est le seul moyen de l’apprendre. Et puis vous tombez sur une autre page, vous vous promenez de mot en mot, c’est toujours une petite aventure.
Un roman à conseiller pour un aéroport bruyant?
Belle du Seigneur d’Albert Cohen. C’est un des rares romans que je relis. Je l’avais pris justement dernièrement dans l’avion et je riais tellement que je n’en pouvais plus. Le bruit et l’agitation ne peuvent rien contre lui. La grande force de ce roman, c’est qu’il est intemporel et n’a pas été marqué par les grandes évolutions de ces dernières décennies.
Un roman à conseiller à un ami qui ne lit qu’un livre par an (en vacances)?
Si l’ami en question n’a jamais lu Romain Gary, je lui ferais lire La Promesse de l’aube. C’est un auteur qui m’a tellement marqué! Dans ce livre, vous avez à la fois la beauté de son écriture et le récit de sa vie, qui était exceptionnelle: il a été diplomate, pilote pendant la guerre et il est le seul à avoir reçu deux fois le Goncourt.
Le livre que avez prévu de mettre dans votre valise?
Il y a déjà Homo Sapiens de Yuval Noah Harari qui m’attend dans mon sac. Tout le monde m’a dit que ce livre était fascinant. Sinon, j’ai reçu beaucoup de livres, mais je ne sais pas encore ce que je vais emporter. Je pense que je vais reprendre La Saga des émigrants de Vilhelm Moberg, une série en huit tomes que j’avais commencée et qui raconte la vie d’un paysan suédois que la misère pousse à émigrer aux USA avec sa famille. Ça se passe au 19e siècle et on suit leur vie en Suède, la décision du départ, le voyage jusque dans le Minnesota. Je connais bien les USA car j’y ai passé tous mes étés quand j’étais enfant. Je les ai choisis comme décor de mes romans car cela me permettait de mettre un peu de distance entre Joël l’écrivain et le narrateur qui parle.