3 bons romans à glisser dans votre valise en août

Des vacances réussies ne peuvent être accomplies sans quelques bons livres à dévorer en lézardant au soleil. Découvrez notre top 3 du mois!

Oh my God!

À quoi ressemble l’Angleterre de Meghan et Harry? Pour s’en faire une idée, on bascule la tête la première dans le recueil de nouvelles du très caustique romancier britannique Jonathan Coe, qui déroule quelques intrigues au pays de sa Majesté. Les deux fils rouges: le numéro 11, dont le pouvoir étrange se renforce au long des pages, et les personnages de Rachel et Alison, deux amies d’enfance dont les chemins se séparent plus qu’ils ne se croisent. On y rencontre quelques individus excentriques dans des lieux improbables: un campement de télé-réalité au milieu de la jungle, les étages souterrains d’un luxueux immeuble londonien.... On savoure les péripéties de ces short stories, satire sociale et politique sur fond de paranormal, avec le sentiment d’un dérèglement sous-jacent.

Où l’emporter? Dans une station balnéaire sous la pluie pour prendre le thé en ricanant de l’absurdité de la vie.

  • NUMÉRO 11, JONATHAN COE, 483 P., ÉD. FOLIO.

Trompe-l’oeil

Deux époques, deux héroïnes débordantes de doutes et de talent, deux histoires d’amour aux contours hésitants: le deuxième roman de la brillante Jessie Burton (découverte en 2016 grâce au succès de Miniaturiste) est plein de promesses et de passerelles secrètes. D’un côté, les années 60 à Londres avec Odelle, une jeune femme solitaire débarquée des Caraïbes qui rumine ses rêves d’écrivain en travaillant comme dactylo dans une galerie d’art. De l’autre, Olive, qui peint en cachette et tente de se dégager de l’adolescence et du couple explosif que forment ses parents exilés en Andalousie à la veille de la Guerre d’Espagne. Au centre de l’histoire trône un énigmatique tableau qui représente deux femmes et un lion et dont la symbolique se déploie tout au long de l’intrigue. Une écriture précise et sensible au service d’une puissante réflexion romanesque sur l’émancipation féminine et les ressorts de la création.

Où l’emporter? Dans le hall climatisé d’un musée que l’on a déjà visité et revisité.

  • LES FILLES AU LION, JESSIE BURTON, 514 P., ÉD. FOLIO.

Fait divers

Elisabeth, la soixantaine morose, a organisé avec son mari une petite fête dans leur appartement. Submergée par l’ennui de cette réunion de vieux amis, elle est confrontée en pleine nuit au drame qui se produit chez un couple de voisins en apparence tranquilles, conviés quelques heures plus tôt à sa soirée. Un réveil qui sonne comme un signal dans la propre vie d’Elisabeth, qui semble peu à peu revenir à elle-même: ses amours de jeunesse, la mort d’une mère autoritaire, la torpeur conjugale, l’éloignement imperceptible du fils adoré.... Entre roman policier et portraits d’une bourgeoisie décrépie, Yasmina Reza a délaissé le théâtre pour nous offrir un roman (prix Renaudot 2016) grave et divertissant sur la conscience aiguë du temps qui passe, qui casse et qui efface.

Où l’emporter? Dans une maison remplie de gens beaucoup trop insouciants et bruyants, histoire d’imaginer le pire.

  • BABYLONE, YASMINA REZA, RÉCEMMENT PARU EN AUDIO «ÉCOUTEZ LIRE», 5 H 30, ÉD. GALLIMARD, À PARAÎTRE EN POCHE, ÉD. FOLIO, LE 16/8.

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