Le palais de justice de Bruxelles comme vous ne l’avez jamais vu, une héroïne charismatique et une sombre affaire de viol: la nouvelle série de la RTBF, Pandore, tient ses promesses. Par Juliette Goudot.
ELLE EST ÉCRITE PAR DES FEMMES
À rebours d’une persistante sous-représentation des femmes auteures dans le cinéma français ou belge (seulement 25 % des films sont réalisés par des femmes, selon une étude du CNC de fin 2021), les séries ont contribué à renouveler la place et la représentation des femmes devant et derrière l’écran, de Top of the Lake à La Servante écarlate. La Une prend le chemin de cet empowerment vertueux en confiant l’écriture de sa nouvelle série phare à trois créatrices : l’actrice Anne Coesens (elle endosse également le rôle-titre de la série), entourée de deux cinéastes très remarquées, Savina Dellicour (Tous les chats sont gris avec Bouli Lanners) et Vania Leturcq (le délicat L’Année prochaine).
L’HÉROÏNE A LES CHEVEUX GRIS
Portée par Anne Coesens dans le rôle de Claire Delval — une juge qui enquête sur le viol d’une jeune militante féministe, pour lequel se trouve impliqué un homme politique en pleine ascension (Yoann Blanc, La Trêve) —, la série met en avant une héroïne de plus de 50 ans aux cheveux argentés, femme de pouvoir dont le désir n’est pas enfoui. « Nous avions la volonté de montrer la beauté d’une femme selon d’autres critères que ceux qui nous sont imposés et qui nous suffoquent. On voulait la sublimer sans recourir aux artifices habituels, trouver du sexy dans les reflets, dans la sueur, dans quelque chose d’organique », résume Savina Dellicour. Pari réussi tant Anne Coesens est sublime !
ELLE EST TOURNÉE DANS UN BRUXELLES AUTHENTIQUE
Avec des personnages qui se croisent et se heurtent autour de la question du pouvoir, Pandore nous plonge dans les arcanes du Palais de justice, navigue dans les ruelles du centre-ville et les couloirs du commissariat des Marolles, comme si nous étions les témoins directs du récit haletant qui se déroule sous nos yeux. (J.G.)
