Témoignage: « Je suis devenue la maîtresse, la femme que je n’avais jamais voulu être »
Selon la célèbre thérapeute relationnelle Ester Perel, l’adultère n’est pas une affaire de sexe, mais de désir. Pas tant du désir qu’on peut ressentir pour une autre personne, mais du désir d’une autre version de soi-même. L’envie d’échapper au train-train quotidien et de vivre sa vie à toute vitesse et sans garde-fou. Trois femmes nous ont raconté comment, d’un jour à l’autre, ce désir s’est transformé en situation d’adultère. Leslie nous raconte comment elle est devenue « la femme qu’elle ne voulait jamais être » et a endossé le rôle de « l’autre fille » en acceptant les avances d’un homme marié.
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Le témoignage de Leslie* (34 ans)
« J’ai toujours juré que je ne deviendrais jamais celle qu’on appelle... l’autre. Je ne serais jamais responsable de la souffrance d’une personne qui n’avait rien demandé à personne. Je pourrais toujours me regarder dans le miroir. C’est du moins ce que je pensais. Cette histoire d’adultère a commencé innocemment, avec quelques textos rigolos. Un peu avant, lors d’une soirée avec des amis communs, on avait échangé nos numéros pour des raisons professionnelles...
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Il venait de créer son entreprise et j’avais proposé de l’aider. Au départ, c’était un rendez-vous d’affaires, mais je ne pouvais pas nier que j’étais charmée par son air espiègle et sa confiance en lui. Mais comme il était arrivé à la fête avec sa femme, je ne pouvais pas — et ne voulais pas — me faire de film. Son épouse était une collègue de ma meilleure amie, qui parlait toujours d’elle dans de bons termes. Je me suis dit que notre conversation était purement axée business, mais en fait, dès le premier soir, j’ai senti un truc spécial entre nous. Il y avait clairement de l’alchimie dans l’air.
Le jour de notre rencontre, je me suis surprise à accorder plus d’attention à mon maquillage et à ma tenue. Pourtant, on était censés se voir pour discuter de son business plan. Si j’avais été plus déterminée, j’aurais su garder mes distances et ne pas donner suite à cette première conversation. Au lieu de ça, je suis devenue la femme que je n’avais jamais voulu être.
« Je me suis défendue devant des amies, arguant qu’il avait fait le premier pas et qu’il m’avait fait des avances plus qu’appuyées. Mais bien sûr, la fautive, c’était moi. »
Pour tout dire, je n’en suis pas fière. Je me suis défendue devant des amies, arguant qu’il avait fait le premier pas et qu’il m’avait fait des avances plus qu’appuyées. Mais bien sûr, la fautive, c’était moi. J’aurais dû anticiper le fait que ce n’était pas lui, mais bien sa femme et moi qui allions être blessées. Ça ne pouvait pas bien finir, et pourtant je suis entrée dans cette histoire en toute connaissance de cause. Il était irrésistible et j’étais éperdument amoureuse.
« Je sais qu’il m’aimait »
J’ai longtemps espéré qu’il quitterait sa femme pour moi. Je sais qu’il m’aimait. Mais la culpabilité qu’il éprouvait a été plus forte que tout. Quand il lui a tout avoué, sa femme a réagi très intelligemment. Elle a fait preuve de compréhension, lui a donné de l’espace et ne l’a pas blâmé. Cette approche tout en douceur lui a permis de le reconquérir. Le jour où il m’a dit qu’elle était enceinte, j’ai craqué. Pendant des semaines, je n’ai pratiquement pas mangé ni dormi. Jamais auparavant je n’avais ressenti autant de chagrin. Je n’étais pas en colère contre lui, j’étais en colère contre moi-même de m’être mise dans cette situation. Aujourd’hui, je ressens un immense respect pour sa femme. Récemment, je l’ai rencontrée en ville. Elle m’a fait un signe de tête poli et a marché calmement, sans colère, sans reproche. De mon côté, j’ai ressenti de la honte. J’aurais tout fait pour échapper à son regard. Je leur souhaite bonne chance à tous les deux, mais je reste malgré tout convaincue qu’il aurait été plus heureux avec moi. »
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