Témoignage: « J’ai confié mes enfants à une jeune fille au pair »
Derrière le rêve d’un équilibre entre vie pro et vie privée, il y a un quotidien chargé. Déléguer une partie de son rôle parental, ça n’est pas s’avouer démissionnaire. Caroline, maman de deux enfants, nous raconte son expérience. Par Joannie De Rijke, avec la collaboration de Charlotte Davila.
Caroline (46 ans), promotrice immobilière, confie Rémy (12 ans) et Henri (10 ans) à une jeune fille au pair.
« Lorsque j’ai commencé à réaliser, il y a quelques années, que mon temps était de plus en plus absorbé par mon entreprise, j’ai su qu’il fallait que je fasse appel à quelqu’un pour me soulager un peu à la maison et donner aux enfants la structure dont ils avaient besoin. Ils m’avaient en effet déjà dit à plusieurs reprises que je travaillais trop. Dans le groupe de femmes avec lequel je sors parfois dîner, on a discuté du fait qu’une jeune fille au pair pourrait être une solution. Je n’en avais pas très envie au début, car cela me semblait étrange d’avoir quelqu’un qui vivrait avec nous. Mais lorsque nous avons déménagé dans une maison qui disposait d’une annexe, j’ai immédiatement commencé à chercher. Notre jeune fille au pair, Hariela, vit donc séparément, elle a son propre espace et son intimité.
Cela fait maintenant presque deux ans et tout ce que je peux dire, c’est que c’était vraiment le bon choix. J’aime mon travail et si j’avais dû l’abandonner, j’aurais été malheureuse. Aujourd’hui, lorsque je rentre à la maison le soir, la table est mise et la maison est rangée. C’est Hariela qui fait la cuisine, ce qui me permet de passer plus de temps avec mes enfants. Je peux m’asseoir à table et rester manger avec les enfants et promener le chien avec eux. On se raconte nos journées, alors qu’avant il n’y avait pas de place pour cela. Notre journée avec Hariela commence à 7 h 30, elle prépare les sandwichs et les affaires d’école pour les garçons, ce que je faisais moi-même auparavant. Ce temps supplémentaire me permet de passer dix minutes à lire le journal et de prendre le petit-déjeuner avec les enfants sans me préoccuper des maillots de bain et des boîtes à tartines. Si mon mari et moi avons encore des rendez-vous le soir, nous pouvons aussi compter sur Hariela. Les garçons sont un peu plus âgés et n’ont pas besoin que quelqu’un les surveille en permanence quand nous ne sommes pas là, alors elle passe juste de temps en temps pour voir si tout va bien. Si nous sommes tous à la maison le week-end, nous nous mettons au préalable d’accord sur le moment où nous aurons besoin d’elle. De cette façon, tout le monde conserve son intimité.
La seule chose avec laquelle je dois parfois lutter, c’est un sentiment de culpabilité. J’ai l’impression de ne pas consacrer assez de temps à ma famille.
On pense souvent qu’un jeune au pair, ça coûte cher, mais pas tant que cela. Il y a un montant fixe par mois, plus le gîte et le couvert. Si les enfants vont toute la semaine à la crèche ou ont une baby-sitter tous les jours, on dépense souvent plus. Bien entendu, il faut disposer d’un espace à la maison pour que l’au pair ait sa propre chambre. Et il faut savoir que le ménage ne fait pas partie de ses tâches, seulement quelques petits travaux ménagers. Les enfants se sentent bien avec Hariela, le contact a tout de suite été bon, tout s’est déroulé de manière naturelle.
La seule chose avec laquelle je dois parfois lutter, c’est un sentiment de culpabilité. J’ai l’impression de ne pas consacrer assez de temps à ma famille. Et je pense également à Hariela, qui a 23 ans et vient de Madagascar. Cette expérience doit aussi permettre au jeune d’élargir ses horizons. Mais dans l’ensemble, je me trouve une mère plus gentille qu’avant. Je suis plus détendue et je passe du temps plus qualitatif avec mes enfants. Je ne peux donc que conclure que j’ai fait le bon choix en suivant mon instinct. »
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