Témoignage: en devenant naturistes, Nick et Lins ont appris à s’accepter
Notre embarras quand nous nous déshabillons tient à des représentations faussées de ce à quoi devrait ressembler un corps. Ceux qui ont appris à l’aimer tel qu’il est nous racontent comment ils en sont venus à le regarder autrement. Par Evelyne Rutten, avec la collaboration de Laura Swysen. Photos illustration (c) Getty Images.
Quel que soit le niveau de confiance en soi, se déshabiller s’accompagne souvent d’un sentiment d’insécurité. Même si tout le monde ne souffre pas de gymnophobie (une peur intense de la nudité), il reste difficile de montrer son corps nu. Pour repartir sur de bonnes bases, jetons un coup d’œil au blog Naked Wanderings. Pour Nick (40 ans) et Lins (36 ans), tout a commencé par une visite au spa réservé aux nudistes...
Les règles sont-elles à l’origine de nos complexes? C’est le résultat d’une étude particulièrement intéressante que vous pouvez trouver ici!
Notre première fois au spa nudiste
« Nous sommes restés sur le parking pendant 45 minutes avant d’oser entrer, explique l’homme. Mais notre peur de la nudité n’était pas fondée : nous nous sommes tout de suite sentis très à l’aise. La liberté que vous ressentez est fantastique. » Cette expérience positive les a poussés à chercher davantage d’endroits où vivre dans le plus simple appareil. Aujourd’hui, ils voyagent dans le monde entier pour tester des campings et des centres de villégiature nudistes.
Entre-temps, ils ont développé leur propre philosophie de la nudité et sont convaincus que l’on établit des liens beaucoup plus agréables et profonds avec les autres lorsque l’on ne porte aucun vêtement. « La société nous influence beaucoup, continue-t-il. Toutes ces apparences créent des barrières entre les gens. Dès que vous enlevez vos vêtements, ces barrières tombent. Parfois, je parle à quelqu’un pendant des heures avant de découvrir qu’il est PDG d’une grande entreprise. Si je l’avais rencontré dans son costume sur mesure, je ne lui aurais jamais adressé la parole. Tout le monde est égal dans la nudité. »
« En tant que femme, il est gratifiant de voir que chaque corps est normal. Quand on voit de vraies personnes nues, ça n’a plus d’importance. Peu importent ses formes, sa couleur de peau : tout le monde s’en fiche »
Lins explique qu’elle a trouvé la paix en se dévoilant : « En tant que femme, il est gratifiant de voir que chaque corps est normal. Quand on voit de vraies personnes nues, ça n’a plus d’importance. Peu importent ses formes, sa couleur de peau : tout le monde s’en fiche. Vous êtes “dans la moyenne”. Il y aura toujours quelqu’un de plus mince ou de plus rond que vous. Quelqu’un qui aura plus ou moins de vergetures. » Comment leurs proches ont-ils réagi ? « Notre famille proche, en particulier nos parents, était un peu inquiète au début, mais nos amis n’ont pas été surpris : nous avons toujours été tentés par de nouvelles expériences, loin du train-train quotidien. «
Le naturisme en plein essor
« Au début, nous ne connaissions personne dans notre entourage qui pratiquait une activité nudiste. Mais en voyageant à travers le monde, nous avons découvert qu’il y a beaucoup de gens comme nous. Le naturisme est en plein essor. Jusqu’au début des années 2000, c’était une communauté assez fermée, mais aujourd’hui, il y a de plus en plus de personnes qui recherchent la sérénité de la nature. Le naturisme s’intègre parfaitement au mouvement bodypositiviste et à la pleine conscience. » Quant à la pudeur croissante des jeunes, elle pense que si de moins en moins de personnes ont envie de partager une douche avec quelqu’un, c’est en raison de l’essor d’Internet et des téléphones portables dotés d’un appareil photo. « C’est pour ça que beaucoup de femmes y réfléchissent à deux fois avant de prendre un bain de soleil les seins à l’air », poursuit-elle. Mais lui est plus optimiste, il pense que les gens apprendront, petit à petit, à gérer ce problème : « Lorsque nous demandons aux gens que nous croisons dans les campings s’ils acceptent d’apparaître sur nos photos ou nos vidéos, nous constatons que les plus âgés sont plus réticents alors que les jeunes voyageurs se posent moins de questions. Ils ont grandi avec Internet et s’y retrouvent davantage. »
Bye bye les complexes!
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