Témoignage: « Ces vacances ont signé la fin de mon couple »
Nombreux sont les couples qui partent avec une valise remplie d’envies romantiques et rentrent chez eux avec plus de désillusions que de photos-souvenirs. PAR GOELE TIELENS, AVEC LA COLLABORATION DE MARIE AUBIN.
Marjolaine, 26 ans, voyageait en Amérique du Sud avec son copain quand elle a senti qu’elle avait peur de s’engager. Elle nous raconte comment ce voyage lui a fait ouvrir les yeux sur son couple.
Partie en couple, revenue seule
« Depuis mes 12 ans, je rêvais d’un voyage en Amérique du Sud. La chaleur, les couleurs, les Latinos... Tout m’attirait. J’ai pris des cours d’espagnol et cela fait des années que je danse le reggae-ton (une danse sensuelle que l’on pratique beaucoup en Amérique latine, NDLR). Quand j’ai rencontré Antony il y a quelques années, il y a eu comme un déclic : il avait le même rêve que moi. Nous sommes sortis ensemble très vite. Après un mois, nous nous installions à deux, et neuf mois plus tard, nous étions prêts pour notre grande aventure : six mois en Amérique du Sud, avec le Chili comme point de départ.
Premières frictions
Je ne me suis pas posé beaucoup de questions : nous étions amoureux et faire ce voyage à deux coulait de source. Nous avons vécu plein d’aventures : des randonnées dans des endroits reculés, des tempêtes de grêlons, des nuits sous une tente en pleine nature. Une semaine sans douche ? On s’en foutait, on s’aimait et on s’amusait.
« Nous avons mis fin à notre relation lors d’une conversation vidéo. Même si c’était mon choix, c’était affreux... »
Bien sûr, il y avait quelques petits points de friction. Il ne parlait pas l’espagnol et ne pouvait pas communiquer avec la population locale. Je trouvais ça dommage. Il était invraisemblablement bordélique. C’était à tel point que dans une auberge en Bolivie, j’ai littéralement séparé la chambre en deux, avec interdiction de mettre du désordre hors de sa partie. Il a sûrement dû avoir du mal avec moi aussi : je ne cuisinais jamais, par exemple. Et il était jaloux quand je dansais avec des hommes sud-américains. Antony faisait de son mieux, mais il gardait son déhanché de Belge (rires). J’étais ravie de pouvoir danser avec les hommes de là-bas, mais ce n’était rien de plus.
« Je me suis mise à douter de nous »
Après trois mois, Antony est allé rendre visite à un ami. Je suis restée seule dans une auberge à Buenos Aires. Ça ne me dérangeait pas du tout : je papotais avec la population locale, je dansais pendant des heures sans culpabilité et je me suis fait de nouveaux amis. Quand bien même on se contactait tous les jours, je me suis mise à douter de nous. Après-coup, je sais que c’était lié à ma propre peur de l’engagement, mais sur le moment, j’ai surtout remis le voyage en question. N’était- ce pas une erreur d’avoir voulu vivre ce grand voyage avec mon amoureux si vite ?
Nous avons mis fin à notre relation lors d’une conversation vidéo. Même si c’était mon choix, c’était affreux. Mon cœur et ma tête se disputaient. Je sanglotais dans mon auberge de jeunesse, dans une chambre partagée, où je devais suspendre une serviette au lit superposé pour avoir un peu d’intimité. J’ai poursuivi mon voyage de mon côté, en restant en contact avec Antony.
« Après six mois, nous avons continué chacun notre route : Antony est allé travailler six mois en Australie et moi en Colombie. »
Après quelques mois, nous nous sommes revus. Je faisais du couchsurfing et je logeais dans une chambre d’enfant chez des gens. Là, à deux dans ce petit lit inconnu, c’était aussi évident que rassurant d’être aussi proches. Nous avons donc décidé de poursuivre notre voyage tous les deux, mais en amis. Je pense que ce n’était pas simple pour lui, mais pour moi, c’était l’idéal. Nous profitions sans pression et les petites irritations avaient quasiment disparu. Après six mois, nous avons continué chacun notre route : Antony est allé travailler six mois en Australie et moi en Colombie. C’était déchirant, car je sentais bien que c’était un adieu.
En Colombie, j’ai savouré chaque instant et je suis tombée amoureuse d’un Colombien. De retour en Belgique, j’ai entretenu une relation longue distance avec lui, et je rêvais même de déménager là-bas. Mais cette fois, c’est ma peur de l’abandon qui m’a joué des tours et finalement, notre couple n’a pas tenu. Antony, quant à lui, a rencontré quelqu’un en Australie. Je lui souhaite sincèrement d’être heureux et de faire de beaux voyages avec sa nouvelle copine. »
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