Les Belges, addicts aux médicaments? Les résultats de notre enquête
Nous avons interrogé 1 558 femmes entre 25 et 54 ans. Résultat : environ deux tiers prennent au moins une pilule par jour et on est à trois ou plus pour un quart d’entre nous. Vue d’ensemble sur le quoi, quand et pourquoi.
La presse nous alerte régulièrement: nous serions l’un des pays qui consomme le plus de médicaments par habitant. Au cours de sa vie, un Belge avalerait au moins 40 000 cachets, somnifères et antidépresseurs en tête de peloton. Dans notre pharmacie familiale, en plus de l’aspirine, on trouve souvent somnifères, tranquillisants et anxiolytiques, sans parler des médicaments préventifs et des compléments alimentaires. Nous avons cherché à en savoir plus sur le cas des femmes. Pour compléter les résultats de notre enquête, nous avons également interrogé des pharmaciens.
Bye bye les produits amincissants
Nous achetons la majorité de nos médicaments dans les pharmacies. Apparemment, les Belges ne font plus du tout confiance aux produits amaigrissants. Seules 3 % des femmes interrogées en ont encore dans leur pharmacie. Cette pharmacie reste d’ailleurs un point délicat. Si 70 % ont à la maison une pharmacie digne de ce nom, beaucoup de femmes trimballent dans leur sac toute une série d’antidouleurs et de remèdes pour les problèmes digestifs. D’autres les conservent dans les tiroirs de la cuisine ou de la salle de bain. Parfois même dans la voiture.
Les médicaments les plus consommés
- Pilules hormonales (80 %)
- Vitamines et compléments alimentaires (56 %)
- Contre les infections respiratoires (49 %)
- Contre les maux d’estomac et les problèmes digestifs (47 %)
- Antiallergiques (44 %)
L’addiction se joue avant 20 ans
Helene Key est en charge d’une clinique privée spécialisée dans ce type de problématique. Pour elle, l’addiction est un trouble psychologique progressif dont l’origine remonte souvent à l’adolescence du patient. « Plus vous commencez jeune à avaler des pilules en tous genres, plus vous avez de chances de développer une réelle addiction à l’âge adulte. Lorsqu’un enfant se sent mal, il est conseillé de ne pas lui donner un médicament tout de suite. Le mieux est d’essayer de lui apporter du réconfort d’une autre manière. Parmi les personnes atteintes d’addiction qui passent par notre clinique, 90 % ont commencé à avaler des quantités anormales de médicaments avant l’âge de 20 ans.»
Attention aux petits caractères
Il suffit de lire les notices des médicaments pour se rendre compte qu’aucun n’est exempt d’effets secondaires. Le plus souvent, les risques sont tellement minimes que nous ne prêtons pas attention à ces mises en garde écrites en petits caractères. Katy (39 ans) a vécu une expérience qui lui a fait prendre conscience qu’on ne peut pas partir du principe que les médicaments sont inoffensifs. « On m’a prescrit du Roaccutane suite à une poussée d’acné. Comme j’avais déjà suivi un traitement similaire sans souffrir d’aucun effet secondaire, je ne me suis pas méfiée. Mais quand du jour au lendemain, j’ai été prise d’une sorte de psychose, j’ai tout de suite stoppé la prise de ces cachets. Dans un premier temps, j’ai cru qu’un antipsychotique pourrait me soulager, mais ça n’a pas été le cas. Au bout de quelque temps, je me suis retrouvée dans un état dépressif avancé. J’ai eu beaucoup de mal à me décider à prendre des antidépresseurs, mais j’étais tombée tellement bas que je n’ai pas pu faire autrement. Il m’a fallu deux ans pour trouver un antidépresseur qui me convenait. »
Retrouvez notre enquête en intégralité dans le nouveau magazine GAEL de janvier.
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