Grossesse et alcool: y a-t-il un seuil de tolérance?
C’est un postulat vieux comme le monde: alcool et grossesse ne font pas bon ménage. Pourtant, il existe peu d’éléments qui prouvent qu’une faible consommation a un effet néfaste sur le foetus.
Soyons claire: il faut toujours préférer la tolérance zéro en matière d’alcool quand on est enceinte. Cependant, une étude publiée dans la revue britannique BMJ Open se questionne sur un seuil minimum qui pourrait être sans danger.
Mais quel seuil?
Il n’y a aucun doute sur le fait qu’une consommation élevée ou même modérée d’alcool a des effets néfastes sur le foetus. Fausses couches, problèmes de croissance, malformations... Selon Agnès Buzyn, ministre de la santé en France, sur les 750.000 naissances par an, 700 à 3.000 enfants sont concernés par un syndrome d’alcoolisation foetale grave.
L’étude visait à établir à partir de quelle dose ces effets apparaissent. Les chercheurs partent du constat que peu de recherches ont été faites sur ce sujet pourtant très important. Jusqu’à présent, il n’existe pas suffisamment d’éléments pour prouver qu’à faible consommation (4 verres de vin par semaine selon l’étude), l’alcool a un effet nocif sur le foetus.
Culpabilisation des femmes
Une récente campagne de pub française a suscité l’énervement de plusieurs femmes et, notamment, des futures mamans.
.@AgnesBuzyn présente la campagne #SAF : « Zéro alcool pendant la grossesse » pic.twitter.com/yrwfOTByDj
— MinSolidaritésSanté (@MinSoliSante) 6 septembre 2017
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Les affiches sont accusées de culpabiliser les femmes plutôt que de leur apporter des explications et des éclaircissements quant à l’absorption d’alcool. Bien sûr, l’alcool est une substance destructrice quand elle n’est pas accompagnée de modération. Cependant, la toxicité dépendrait, d’une part, de la quantité et, d’autre part, de la période de grossesse durant laquelle l’alcool a été absorbé.
Points d’interrogation
En clair, il reste encore beaucoup de zones d’ombre quant aux effets de quelques verres sur l’enfant à naître. Bien qu’il soit fortement préférable de pratiquer la tolérance zéro, il se pourrait qu’une très faible consommation d’alcool n’ait pas d’impact direct sur la bonne santé de l’enfant.
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