Témoignage: « Comment j’ai gagné mon combat contre l’autosabotage »
Quand le désir d’excellence nous mène droit au crash... L’ex-kickboxeuse, Hazel Gale nous raconte son combat contre l’autosabotage.
Parmi les personnes, de plus en plus nombreuses, qui souffrent de burn-out : une horde de perfectionnistes. Hazel Gale est l’une d’entre elles. L’ancienne kickboxeuse, âgée de 39 ans, revient sur son combat contre le perfectionnisme dans son livre « Fight : contre l’autosabotage, gagnez le combat! ».
« Perdre, c’était mourir »
« J’ai découvert que c’est précisément en cherchant à tout faire parfaitement que l’on se met en échec et que l’on renforce l’idée que l’on n’est pas assez bien... Un serpent qui se mord la queue ! Lorsque j’étais kickboxeuse, je me disais que je devais gagner tous mes combats. Et je m’imposais aussi de remporter tous les entraînements contre mes pairs, même les hommes. La pression que je me mettais en permanence ! Comme si je ne valais quelque chose qu’à condition d’être hyper performante. Perdre, c’était mourir. Aujourd’hui, je me sens plus “confortable” à l’idée de ne pas être la meilleure dans une pièce.
« J’ai d’abord cherché quelqu’un pour me ‘sauver’, qui aurait dégainé une potion magique. Mauvaise piste! Personne ne peut opérer le changement à votre place. »
J’avais aussi de sérieux problèmes avec mon alimentation, renforcés par ces catégories de poids dans lesquelles on doit rentrer. Je voulais être la plus mince possible. J’ai été anorexique, puis — craquage — boulimique. Je détestais ce corps. Dire qu’aujourd’hui, je trouve qu’il était super! Je faisais aussi partie de ces gens qui disent toujours : “Oui, je sais” quand vous leur expliquez quelque chose, même quand ils ne savent pas. À chaque fois, je me détestais. Je devais tout gagner. »
Le déclic
« Cela a été progressif, mais je revois un combat qui m’a laissée vidée, allongée au sol. Ma sœur et mon compagnon me disaient : “Hazel, lève-toi !” Je ne répondais plus. Je restais couchée. Je n’existais plus. J’ai d’abord cherché quelqu’un pour me “sauver”, qui aurait dégainé une potion magique. Mauvaise piste ! Personne ne peut opérer le changement à votre place. C’est chez un hypnothérapeute cognitif que j’ai découvert mon “monstre”, comme je l’appelle. Cette sensation de fond de ne pas être assez bien et qui me poussait à me combattre moi-même. J’ai dû apprendre à accepter cette partie de moi, sans m’y soumettre. J’ai aussi découvert que je ne ressentais pas d’émotions. Rien. J’ai dû apprendre à m’y connecter.
Aujourd’hui, je sais que mon monstre est une vue de l’esprit. Quand il réapparaît, je le reconnais : “Tiens, te voilà !” Et je l’identifie comme une simple pensée. Désormais, quand je perds, au lieu d’éprouver de la honte, je me demande plutôt comment m’améliorer. Je fais la différence entre mes comportements (ce que je fais) et mon identité (la personne que je suis). On peut être une bonne personne et commettre des erreurs ! Récemment, des problèmes de thyroïde m’ont fait prendre du poids. Si j’avais dû vivre cela avant mes prises de conscience, cela m’aurait détruite ! Là, j’ai retrouvé un rapport normal, sain à mon corps. On ne peut pas se combattre soi-même et gagner. Il y a d’autres façons d’avancer ! »
- « FIGHT: CONTRE L’AUTOSABOTAGE, GAGNEZ LE COMBAT! », DE HAZEL GALE, ÉD. BELFOND, MARS 2019.
Découvrez ce dossier en intégralité dans le GAEL du mois d’avril, disponible en librairie.
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