Sorties & covid: help, je suis angoissée à l’idée de sortir de mon cocon!

Durant des mois, on s’est habitué au confort de notre maison. Désormais, il est l’heure de quitter notre cocon... Quelques conseils de psy pour vous faciliter la vie.

Cette interview fait partie de notre dossier psycho paru dans notre numéro de juin. Pour y accéder gratuitement, il vous suffit de vous inscrire ci-dessous. Cela ne prend que quelques secondes et c’est totalement gratuit!

Nos questions à Marina Blanchart, psychologue et coach, directrice de l’école de thérapie brève systémique Virages à Louvain-la-Neuve.

Que dire à ceux qui ont tellement apprécié l’isolement qu’ils craignent le retour à la vie d’avant ?

Que c’est tout à fait normal ! Seuls face à nous-mêmes, on a découvert ce qu’il y a de reposant à être moins dans le regard des autres, ne fût-ce que pour choisir nos vêtements, par exemple... On a parfois pris conscience qu’on avait moins besoin d’être en compagnie qu’on ne le pensait. Cela nous a rendus moins dépendants. À nous de saisir ces apprentissages, très variables d’une personne à l’autre, pour envisager un mode de vie plus juste pour nous : et si on s’offrait une semaine sans voir personne tous les trois mois, si cela nous fait du bien ? Et si on demandait à télétravailler deux jours par semaine ?

Rien ne nous oblige à nous inscrire PARTOUT, À PARTICIPER À tous les matchs, mais mieux vaut continuer à garder la main pour pouvoir jouer parfois une partie qui nous tente.

En même temps, l’excès nuit en tout. J’ai entendu des personnes carrément effrayées à l’idée de sortir sans leur masque, qui cache leur nez « disgracieux » ou les rend anonymes. Le piège serait, à force de l’éviter, de ne plus pouvoir faire face au regard de l’autre. Quand on n’exerce plus une compétence, on la perd. Si on arrête de jouer au tennis pendant longtemps, on risque de ne plus oser remonter sur un terrain, surtout si les autres, eux, ont continué à s’entraîner. Rien ne nous oblige à nous inscrire à tous les interclubs ni à faire tous les matchs, mais mieux vaut continuer à garder la main pour pouvoir jouer parfois une partie qui nous tente.

Que faire si on se sent stressé de réaffronter les autres, le boulot en présentiel, par exemple ?

Au lieu de faire comme si tout allait bien, je conseille d’exprimer qu’on est en mode « réadaptation », et ce, même si on est soi-même le boss. Bien sûr que ce sera difficile de réinventer son job, de s’y refaire une place, surtout pour ceux qui n’aiment pas
le changement. D’autant qu’ils auront été servis, et coup sur coup ! Donc, même si certains se réjouissent de façon démonstrative du retour à la « normale », rappelez-vous que vous avez le droit de le vivre autrement. Vous avez le droit d’éprouver de la peur (de l’avenir, par exemple), de la tristesse (pour ce qui a été perdu), de la colère (si des choses ont changé en notre absence). Et si vous ne pouvez pas exprimer ces émotions à vos proches et qu’elles vous pèsent, je vous conseille de les écrire dans un journal intime, afin de les « vider » et d’avancer plus léger.

Bien dans ses baskets

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