Psycho: devient-on forcément comme sa mère ou son père?
Que reste-t-il de nos premières années dans notre façon d’être, d’aimer, d’être parent ? Pour ceux qui n’ont pas gagné à la loterie de l’univers, si cette part influence certes notre vie, on peut aussi sortir des schémas négatifs.
Dans quelle mesure notre enfance influence-t-elle notre vie future ? À moins que nous ne surestimions l’influence de notre éducation sur la personne que nous devenons, sur la façon dont nous éduquons nos enfants et dont nous nous comportons dans nos relations amoureuses... Pour Rika Ponnet, sexologue et thérapeute de couple, c’est clair : « Il est impossible de surestimer l’influence du contexte de notre naissance. La dynamique selon laquelle nous avons été élevés a un impact indéniable sur la suite de notre vie. »
Beaucoup de choses sont déjà fixées...
Bien sûr, qui nous sommes en tant qu’individu n’est pas uniquement déterminé par la façon dont on a été élevé. Nos prédispositions génétiques, notre caractère jouent également un rôle. Si l’on est de nature sombre, avoir reçu une éducation positive ne nous empêchera pas d’avoir des accès de mélancolie. Se laisser submerger ou pas par ces vagues dépendra alors de la dose de résilience reçue durant l’enfance... Cela fait des siècles que le débat sur l’importance des gènes versus l’environnement (inné ou acquis ? nature ou culture ?) agite les esprits. « Actuellement règne encore cette idée de la malléabilité de la vie, que si l’on essaie suffisamment fort, on est capable de tout. Mais les choses sont bien plus nuancées que ça : notre marge de manœuvre est plus ou moins limitée et beaucoup de choses sont déjà fixées. », Rika Ponnet. En d’autres termes : notre éducation prend place dans un cadre génétique existant.
Devient-on comme ses parents?
« Que l’enfance pose des bases importantes, c’est un fait, poursuit Sarah Vanden Avenne, orthopédagogue. Mais il ne faut pas non plus y voir de la fatalité : vous n’allez pas obligatoirement élever vos enfants comme l’ont fait vos parents. Le contexte est différent, les enfants sont différents, leurs besoins et le partenaire également. » Ce n’est donc pas parce que vos parents ont adopté l’un des quatre styles éducatifs établis — désengagé, démocratique (ou directif), permissif, autoritaire (ou autocratique) — que vous l’adopterez aveuglément. Selon Sarah Vanden Avenne, l’approche démocratique correspond à ce que l’on considère comme une bonne éducation. Les parents qui optent pour ce style positif de parentalité soutiennent leur enfant, lui expliquent les règles qu’ils fixent et prennent des décisions dans son intérêt.
Si l’on a connu une figure parentale extrêmement craintive, il y a des chances qu’à son tour, on adopte un style d’éducation protecteur.
Mais supposons que vous n’ayez pas la chance d’avoir été élevé de cette façon, que votre attachement soit insécure : êtes-vous dès lors condamné à répéter les mêmes schémas, inconsciemment ou pas ? Selon Sarah Vanden Avenne : « Si l’on a connu une figure parentale extrêmement craintive, il y a des chances qu’à son tour, on adopte un style d’éducation protecteur. Mais si vous avez la chance d’avoir un ou une partenaire qui donne et permet un feed-back, il ou elle vous tendra un miroir. »
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