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Nos pires vacances : « Le pilote a fait une erreur et notre hélicoptère s’est écrasé dans un lac toxique »

Vacances, j’oublie tout, choubidoubidou… Eh bah non ! Qui a dit qu’il n’y avait rien de tel pour pimenter les vacances qu’une part d’imprévu ? Il y a deux ans, Coraline (18 ans) est partie visiter le Kenya avec sa famille. À mi-séjour, ils ont vécu l’impensable : au cours d’un safari, leur hélicoptère s’est écrasé dans un lac.

Le témoignage de Coraline

« Mes parents, mes deux frères et moi avions prévu de voir le plus d’aspects possible du pays pendant trois semaines. Comme les vastes paysages sont superbes vus du ciel, nous avons réservé un vol en hélicoptère. C’est le moyen idéal pour observer la faune et la flore. À un moment, un groupe de flamants roses dans le lac que nous survolions a attiré notre attention. Le pilote a essayé de s’en approcher le plus possible pour mieux les admirer. Comme il avait beaucoup plu les jours précédents, l’eau du lac était très haute. Et soudain, par un effet miroir, le pilote n’a plus distingué le ciel du lac. Il a mal évalué la distance, a heurté l’eau et notre hélicoptère s’est écrasé dans l’eau.

Tout s’est passé très vite :

Tout s’est passé très vite : je me souviens seulement d’un énorme bruit, d’une grande secousse, de l’hélice qui a continué à tourner pendant quelques minutes, jusqu’à ce que tout devienne noir. L’hélicoptère était couché sur le côté dans l’eau. Le lac n’était heureusement pas très profond, mais mon père et moi étions complètement sous l’eau, attachés à nos sièges.

Je suis restée étonnamment calme et lucide, tout en essayant de détacher ma ceinture, me souvenant, comme je l’avais entendu dire un jour à la télé, qu’il fallait garder la bouche fermée et ne pas respirer. Mon père, lui, était complètement désorienté et paniqué. Je l’entendais crier dans l’eau : elle entrait donc dans ses poumons ! Il ne parvenait pas à se dégager. Il a perdu tout espoir et laissé pendre sa tête, mais vu la position de l’hélicoptère, cela lui a en fait permis de respirer au-dessus de la surface et de se libérer.

Attendre et espérer

Après m’être sortie de mon siège, mon premier réflexe a été de détacher mon frère de 12 ans, qui n’y serait jamais parvenu seul. Je l’ai aidé à monter sur la partie immergée de l’hélicoptère et je suis retournée chercher mon frère aîné. Il avait une fracture du crâne et avait l’air complètement out. J’ai aussi aidé le pilote, qui avait les jambes cassées. Je lui ai demandé s’il y avait des crocodiles, il m’a répondu que non, car l’eau était toxique. Il était vital de nous éloigner de l’eau le plus rapidement possible. Il était impossible de nager jusqu’à la rive car même si le lac était peu profond, à chaque contact avec le fond, les sables mouvants aspiraient les bras et les jambes. De toute façon, la plupart d’entre nous étions trop gravement blessés pour nager.

Il n’y avait donc rien d’autre à faire que d’attendre sous le soleil brûlant, sur le flanc de l’hélicoptère, qu’un deuxième vol de safari nous survole et nous repère.

Il n’y avait donc rien d’autre à faire que d’attendre sous le soleil brûlant, sur le flanc de l’hélicoptère, qu’un deuxième vol de safari nous survole et nous repère. Après deux ou trois heures d’attente, ce moment est enfin arrivé. Mes parents et mes frères sont montés à bord, mais notre pilote était en si mauvais état qu’il nécessitait une équipe de secours spéciale. Alors que le reste de ma famille était transféré à l’hôpital, je suis restée à attendre avec lui.

Stress post-traumatique

Hormis une pneumonie, une fracture du crâne, quelques commotions cérébrales et quelques os cassés, les conséquences physiques de l’accident n’ont pas été trop graves. L’impact psychologique a été beaucoup plus important. Mes deux frères sont toujours aux prises avec des crises liées au stress, très semblables à de l’épilepsie, et je souffre moi aussi de stress post-traumatique. Chaque fois que quelque chose me touche par surprise ou qu’un bruit fort retentit, je me mets en mode survie. Mais je constate déjà une amélioration avec le temps et grâce à des conseils professionnels.

J’arrive à reprendre l’avion, mais sans pouvoir prévoir comment je vais réagir. La dernière fois, par exemple, j’ai eu une crise de panique parce que la rangée dans laquelle j’étais assise n’avait pas de fenêtre. Je crains que ma vie après l’accident ne soit plus jamais tout à fait la même qu’avant : je serai toujours un peu plus méfiante et craintive face aux éventuels dangers. »

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